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L’ergothérapie, à la conquête de l'autonomie…

L’ergothérapie, à la conquête de l'autonomie…

A l'occasion de la Journée mondiale de l'ergothérapie, ina.fr vous invite à découvrir cette discipline de réadaptation qui permet à des personnes souffrant de handicaps moteurs ou psychomoteurs de retrouver l'autonomie.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.10.2017 - Mis à jour le 22.10.2019
 

L’ergothérapie s'est développée après la Seconde Guerre mondiale avec les nombreux blessés qui nécessitaient des services adaptés à leur condition. Depuis, elle n'a cessé de faire évoluer ses techniques de soins jusqu'à s'adjoindre pléthore d'outils robotisés.

Comme la kinésithérapie ou la physiothérapie, l’ergothérapie est une profession de santé qui s’intéresse au diagnostic, à la réadaptation et au traitement des personnes souffrant de handicaps moteurs ou psychomoteurs. L'objectif premier est de préserver ou développer leur autonomie afin de faciliter leur vie quotidienne, familiale et professionnelle.

Voilà à quoi ressemblait un atelier d'ergothérapie dans les années 50 ?

Qui et que peut-on traiter ?

Toute personne, de l'enfant atteint de retard de développement ou de troubles psychomoteurs aux personnes âgées touchées par des troubles moteurs, peuvent avoir recours à un ergothérapeute.

Centre de rééducation de Flavigny en 1971 qui accueille 240 enfants victimes d'handicaps physiques

Dès qu'une personne se trouve empêchée d'accomplir ses tâches quotidiennes, l'ergothérapie est toute indiquée. Le panel des maladies, blessures et déficiences pouvant être traité est vaste : les pathologies invalidantes comme la maladie d’Alzheimer, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, etc. Les handicaps permanents ou temporaires, survenus à la suite d’un accident ou d’un traumatisme.

Revivre normalement après un accident de la route, reportage au centre de l'Arche dans la Sarthe, 2001

Que fait l'ergothérapeute ?

Le travail de l’ergothérapeute consiste à maintenir, restaurer ou permettre les activités humaines et de les sécuriser. Il joue en quelque sorte un rôle d'intermédiaire dans la réadaptation de son patient aux nécessités de la vie quotidienne en société et facilite "une rééducation sensori-motrice, une rééducation des repères temporo-spatiaux, le maintien des capacités fonctionnelles et relationnelles, la prévention des aggravations, l’adaptation aux gestes professionnels ou de la vie courante, la transformation d’un mouvement en geste fonctionnel, ou encore la restauration des capacités de relation et de création".

Par conséquent, le thérapeute est amené à pratiquer toutes sortes de bilans : ostéo-articulaires, neurologiques, musculaires, fonctionnels, d’autonomie mais aussi des évaluations des difficultés relationnelle suscitées par le handicap à traiter. Son rôle est essentiel dans les suites d'un AVC comme le montre ce reportage sur le réapprentissage de 2015.

Un point crucial de son activité est la gestion de l'environnement direct de son patient. En 2014, des ergothérapeutes accompagnent des personnes âgées dans le réaménagement de leur domicile.  Un rôle essentiel dans la proposition d'aménagements et exercices de réadaptation.

Dans le cadre de la rééducation, l'ergothérapeute organise aussi des activités d’artisanat, de jeu, d’expression, de loisirs, de vie quotidienne ou de travail.

Visite de l'Institut d'éducation motrice en 1973 à Limoges. Créé en 1968 pour une douzaine d'enfants, il en accueillait 47 cinq ans plus tard. Le directeur décrit le travail d'ergothérapie qui "s'occupe essentiellement de l'habileté du geste", "des techniques d'artisanat ou de jeux éducatifs permettent d'atténuer les gestes inopinés"

L'ergothérapeute s'associe parfois à des projets sportifs passionnants. En 1984, le catamaran Delta 7 qui initie des handicapés à la navigation est mis à l'eau.

La technologie à l'assaut de l'ergothérapie

L'évolution des technologies a bouleversé et chamboulera encore le travail ergothérapique. Dès l'apparition des premières prothèses, elles sont incorporées dans les soins des patients. En 1954, une main électro-commandée est testée au centre de rééducation des mutilés du travail de Saint Cloud.

En 1979, en Suisse, Monique Carra se rend dans un établissement équipé de machines électroniques qui contribuent grandement à aider les déficients moteurs cérébraux. Grâce à ces machines, Sylvia et Thierry parviennent à s'exprimer et à se faire comprendre.

Les robots s'avèrent de précieux collaborateurs du soigneur, en les aidant dans la multitude de tâches quotidiennes. En 1997, le robot Master apporte plus d'autonomie aux personnes paralysées des quatre membres. Il est programmé pour réaliser une dizaine de tâches (déplacer un livre, allumer un magnétoscope...). Un problème encore… sa taille trop importante.

A quand un ergothérapeute robotisé ?

En 2007, au centre de rééducation de Berck, on expérimente un prototype : le kinéaptique. Il permet de réaliser des mouvements de kiné et d'ergothérapie. C'est un appareil de rééducation des membres supérieurs. Un robot composé de câbles et de moteurs qui permet aux patients, via une poignée, de réaliser des exercices présentés sur un écran. Le malade doit reproduire des mouvements qu'il voit à l'écran. L'ergothérapeute devient désormais un assistant du robot…

L'augmentation du nombre des séniors et leur demande récurrente de rester chez incite plusieurs sociétés de robotiques à développer les "robots compagnons" qui vont de simples bras articulés à l'humanoïde perfectionné.

"Moi il me fout le trac…"... Si les réticences de cette vieille dame sont fortes au début de sa rencontre avec Samy, ce "pote robotique", l'octogénaire est finalement conquise au bout de quelques minutes… "Salut mon pote".

En concurrence avec ces cyber-auxiliaires, où se trouvera la place de l'ergothérapeute dans quelques années ? Le débat reste ouvert. 

Pour aller plus loin

L'Association nationale françaises des ergothérapeutes

Au centre de rééducation motrice de Fontainebleau en 1956


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