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L'affaire Kulik, une investigation tentaculaire

L'affaire Kulik, une investigation tentaculaire

Journée décisive ce mercredi dans le procès de Willy Bardon, l'un des meurtriers présumés de Elodie Kulik, avec la diffusion de la bande audio du coup de téléphone passé par la victime juste avant d’être enlevée. Retour sur 17 ans d'enquête, longtemps restée dans l'impasse.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 21.11.2019 - Mis à jour le 27.11.2019
Assassinat d'une jeune banquière à Péronne - 2002 - 01:32 - vidéo
 
Journée décisive ce mercredi dans le procès de Willy Bardon, l'un des meurtriers présumés de Elodie Kulik à la cour d'assises de la Somme, à Amiens, avec la diffusion de la bande audio du coup de téléphone passé par la victime juste après son accident de voiture et avant d’être enlevée. Retour sur 17 ans d'enquête, longtemps restée dans l'impasse.

Le 12 janvier 2002, Elodie Kulik était retrouvée morte assassinée à Tertry dans la Somme. 

"Un chemin boueux en bordure de départementale, quelques feuilles noircies, des champs à perte de vue, c'est ici qu'un agriculteur a découvert le corps à moitié calciné d'Elodie Kulik, 24 ans." 12 janvier 2002, Elodie Kulik, jeune banquière à Peronne dans la Somme, est retrouvée morte sur un chemin agricole à Tertry. Son véhicule accidenté se trouve à quelques kilomètres de là. La jeune femme a été violée, le corps est partiellement brûlé et un préservatif est retrouvé à proximité de la victime. "L'autopsie pratiquée sur le corps d'Elodie Kulik révèle effectivement que sa mort est d'origine criminelle et qu'elle a subi des violences sexuelles." expliquait Jean Philippe Visentini, procureur de la république de Peronne au 20 Heures de France 2.

Au moment de son agression, Elodie Kulik réussit à passer un appel de 26 secondes aux pompiers, brutalement coupé. Sur cet appel, deux ou trois voix d'hommes au fort accent picard. Pendant plusieurs années, l'enquête s'enlise. Grâce à l'ADN recueilli, plus de 6000 comparaisons génétiques sont effectuées. Sans résultat. Il faudra attendre 10 ans, pour que l'un des agresseurs soit identifié en janvier 2012.

6000 prélèvements ADN, 10 000 auditions et 14 000 connexions téléphoniques effectués

En janvier 2012, grâce au fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) et à une technique de recoupement ADN par parenté, un nom est mis sur l'ADN retrouvé sur les lieux du crime, celui de Grégory Wiart, un jeune homme âgé de 22 ans au moment des faits. Mais l'agresseur d'Elodie Kulik est mort dans un accident de voiture en 2003, un an après le drame. Le 16 janvier 2012, au micro du journal du 20H de France 2, Jacky Kulik, père d'Elodie, témoignait : "Je suis persuadé maintenant qu'on va les retrouver. On en a malheureusement retrouvé un qui est décédé mais il n'y a pas de doute, on va retrouver les complices". "L'enquête repart de zéro car c'était quelqu'un d'inconnu dans le dossier." ajoutait Didier Robiquet, avocat de Jacky Kulik.

Janvier 2013, un suspect est mis en examen

Près de 11 ans après le meurtre d'Elodie Kulik, l'affaire connait un nouveau rebondissement le 18 janvier 2013. Pour la première fois, un suspect est mis en examen : Willy Bardon. Ami de Grégory Wiart, il était originaire du même village que l'agresseur. Sa voix est même reconnue sur l'enregistrement par plusieurs de ses proches mais l'accusé nie en bloc. Stéphane Daquo, avocat de Willy Bardon, parle d'un homme sans histoire : "C'est quelqu'un qui est inséré et qui n'a jamais été inquiété par les services de police à l'exception de cette affaire. Pour le reste, c'est quelqu'un qui est présumé innocent." Du côté de Jacky Kulik, cette mise en examen est une grande avancée : "C'est magnifique. Je vous rappelle qu'on avait pas grand chose au début de l'enquête. Seulement un ADN qui n'était pas fiché et l'enregistrement sur lequel Elodie appelle. Ces éléments ont permis de trouver les assassins de ma fille. C'est une délivrance, ça fait onze ans que j'attends."

Ce mercredi 21 novembre 2019, près de 18 ans après le meurtre de la jeune femme, Willy Bardon comparait seul à la cour d'assises de la Somme, à Amiens. Le procès est prévu jusqu'au 4 décembre.

Jérémie Gapin


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