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Judo, Madeleine Malonga : "La personne que je crains le plus, c'est moi"

Judo, Madeleine Malonga : "La personne que je crains le plus, c'est moi"

Le judo brille aux Jeux olympiques de Tokyo, Madeleine Malonga a empoché une médaille d'argent face à la Japonaise Shori Hamada. Découvrez ce beau portrait d'une judokate qui place son sport au dessus de tout.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 29.07.2021 - Mis à jour le 29.07.2021
 

Deux jours après l'or de Clarisse Agbégnénou, et à la veille de l'entrée en lice de Teddy Riner, Madeleine Malonga a rempoté d'une médaille d'argent en finale contre Shori Hamada. En une minute à peine, Malonga a été vaincue sur ippon par immobilisation. C'est sans doute une petite déception pour la judokate, championne du monde 2019 et numéro une mondiale. Car la jeune femme rêvait d'une médaille, certes, mais d'une médaille d'or. Elle avait confié ses rêves à une équipe de France 3 Amiens, le 16 juin 2019, avant le début des Jeux européens de Minsk en Biélorussie.

A l'époque, Madeleine Malonga était déjà championne d'Europe en titre des moins de 78 kilos. La Camblysienne avait quitté le pôle espoir d'Amiens à 17 ans pour rejoindre l'Insep où elle s'entraînait depuis 8 ans. Se remettre en question ? Parfois. Avancer et progresser ? Toujours. Douter et être incertaine ? Jamais. Du moins, c'est l'impression que donnait Madeleine Malonga. Que ce soit dans le dojo de l'Insep ou en dehors du tatami.

"J'ai sacrifié, entre guillemets, ma vie pour ça. Je suis partie de chez moi, j'avais 13-14 ans. Je m’entraîne tous les jours (...)"

Sa motivation d'alors et de toujours : le titre olympique, l'engagement d'une vie. "J'ai sacrifié, entre guillemets, ma vie pour ça. Je suis partie de chez moi, j'avais 13-14 ans. Je m’entraîne tous les jours (...)". Et en ce mois de juin 2019, Mado, comme on la surnommait alors, commençait sérieusement à forcer le respect dans la catégorie des moins de 78 kilos. Championne d'Europe l'année précédente face à l'autre française Audrey Tcheuméo, elle venait de remporter le grand slam de Paris en février. La jeune sportive acceptait de revenir sur le long chemin parcouru depuis ses premiers "dan" chez elle - à Chambly. Avant de quitter sa famille à 14 ans pour rejoindre le pôle espoir d'Amiens. "C'est pas facile à 14 ans de se dire qu'on va partir à l'internat, faire du sport tous les jours, quitter mon cercle familial (...) mais c'est les meilleures années !", affirmait-elle avec le sourire et des étoiles dans les yeux.

Même si son sport prenait quasiment toute la place dans sa vie, Madeleine pensait déjà à l'après. En parallèle, elle se formait pour devenir infirmière. Elle faisait aussi attention à son apparence et à sa santé car faire du judo à ce niveau n'est pas sans risque.

Dans son judo, il y a eu un déclic. Son point faible : sa technique au sol. Son point fort : son allonge, qui lui permet de dominer au kumi kata dans sa catégorie. "En fait quand Mado attrape son adversaire, l'autre se retrouve souvent en position très défensive. C'est sa tactique pour gagner. Et sur le plan mental, elle a son petit truc en plus", précisait le commentaire.

"Des médailles d'or tout simplement"

Madeleine confiait son autre secret de préparation personnelle : "J'ai un petit cahier où je note tout : mes objectifs, le compte rendu de mes compétitions...". Il restait les jeux européens et les championnats du monde. A 25 ans, Mado sentait que c'était SON moment. Elle était d'ailleurs la meilleure chance française de médailles et pas n'importe lesquelles. Son objectif alors était clair : "Des médailles d'or tout simplement", avouant qu'en compétition : "La personne que je crains le plus, c'est moi". Son but ultime, le titre qui couronnerait sa carrière : l'or olympique. "C'est plus fort que tout..." confiait-elle avec fougue.

La Française n'a pas pu en finale contrer Shori Hamada, une adversaire qu'elle avait pourtant déjà battue 4 fois en 6 affrontements. Une déception, certes, mais un beau parcours pour la petite Amiennoise tenace qui rêvait d'or.


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