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Guérisons miraculeuses à Lourdes, deux miraculés racontent

Guérisons miraculeuses à Lourdes, deux miraculés racontent

Après une année 2020 sans malades, le pèlerinage national de Lourdes a débuté le 11 août . C'est le rendez-vous de milliers de pèlerins en quête de spiritualité et souvent de guérison. Car des miracles, il y en a eu à Lourdes. Voici deux cas avérés, racontés par les miraculés eux-mêmes.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 30.07.2019 - Mis à jour le 13.08.2021
Portrait miraculé - 1999 - 02:18 - vidéo
 
Chaque année le pèlerinage national de Lourdes, c'est le rendez-vous de milliers de pèlerins en quête de spiritualité et souvent de guérison. Car des miracles, il y en a eu à Lourdes. Voici deux cas avérés, racontés par les miraculés eux-mêmes.

Après un an sans malades ni pèlerins, le 148e pèlerinage national a enfin pu débuter ce mercredi 11 août, au sanctuaire de Lourdes. Cette année, les processions seront limitées à 50 personnes, qui devront rester statiques sur l'esplanade. L'accès au rocher ou aux bains est proscrit. Le 15 août sera comme chaque année le point d'orgue du pèlerinage. Évoquer ce sanctuaire, c'est bien-sûr aborder ses guérisons miraculeuses. Mais pour être reconnu par l'Eglise, il faut montrer patte blanche et se plier à une enquête minutieuse de plusieurs années. A travers deux témoignages, découvrez le portrait de deux cas avérés, racontés par les miraculés eux-mêmes. Partons à la rencontre de Jean Pierre Bely, guéri d'une sclérose en plaques, lors d'un pèlerinage en 1987. Il avait alors 51 ans. Il sera reconnu miraculé de Lourdes en 1999. A cette occasion, il revient sur le miracle qui a changé sa vie.

"Y'a une petite chaleur qui a commencé à se faire ressentir au niveau de mes orteils et qui a grandi, qui a commencer à monter au niveau de mes chevilles, de mes jambes et puis qui a envahi tout mon corps. C'est une chaleur qui me visitait et qui redonnait vie à tous les membres de mon corps, à toutes les cellules de mon corps. Et je sentais cette sensibilité, cette mobilité qui revenait et à un moment donné, cette chaleur est devenue tellement intense que je me suis retrouvé assis, sur le bord de mon lit, les jambes pendantes, en train de me tâter les poignets. J'ai senti cette peau toute douce, cette sensibilité de mes doigts qui était revenue dans mes poignets. Tout signe de la maladie avait disparu. J'avais l'impression de rêver." Pour lui, plus qu'un miracle, il s'agit d' "un signe de la tendresse et de la miséricorde de Dieu."

Une enquête minutieuse...

Mais avant de valider l'intervention divine, l'Eglise exige toujours une enquête irréprochable, appuyée par des rapports médicaux incontestables. L'ensemble de la procédure peut prendre plusieurs années. Oui mais voilà, s'ils constatent la guérison, les médecins n'ont pas toujours d'explications à apporter à ces cas extraordinaires qui interrogent la médecine. C'est ce que constate la neurologue Catherine Lubetzki qui n'a jamais été témoin, de toute sa carrière, d'une guérison aussi spectaculaire que celle de monsieur Bely : "Parfois on n'a pas d'explications mais ce n'est pas pour ça qu'on a recours à une explication divine". Sceptique, elle ajoute : "Dans la sclérose en plaques, il y a une telle variabilité, une telle imprédictibilité du pronostic, que voilà…". Après un court silence, elle conclut : "Ce qui compte, c'est que les gens aillent bien."

Il vont bien, le fait est certain ! De son côté, le docteur Patrick Theillier, responsable du bureau médical de Lourdes décrit la procédure nécessaire à la validation du miracle : "Il faut d'abord qu'il y ait guérison. Que cette guérison soit inexpliquée par la médecine et à partir de là, on peut commencer éventuellement à parler de miracle. C'est l'Eglise catholique qui parle de miracle normalement, officiellement, dans la mesure où elle voit l'intervention de Dieu dans la guérison."

"J'ai eu cette voix intérieure qui m'a dit : "enlève tes appareils"

La dernière miraculée officiellement reconnue par Rome est une religieuse française, Sœur Bernadette Moriau. Dans cette vidéo du Parisien libéré du 13 février 2018, elle raconte l'avant et l'après pèlerinage à Lourdes, du mois de juillet 2008, qui lui a permis de remarcher.

"Avant 2008, j'étais handicapée. J'avais un corset important. J'avais une atèle aux deux pieds… J'avais une paralysée et j'étais sous morphine. J'avais un neuro-stimulateur pour calmer la douleur des jambes."

C'est son médecin traitant qui lui a proposé de venir à Lourdes à l'occasion des 150 ans de l'apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, pour elle, c'était une évidence : "Je m'appelle Bernadette donc pour moi, je trouvais que c'était un signe du ciel… J'ai terminé le pèlerinage et je suis revenue à Bresles. J'ai vécu à la chapelle avec mes sœurs, un temps de prière, d'adoration et c'est là que j'ai senti une détente de tout mon corps puis une chaleur."

Au début, Bernadette ne comprend pas ce qui lui arrive, elle poursuit son récit : "Je ne savais pas ce qui se passait et j'ai terminé l'adoration et à 18 heures je suis rentrée dans ma chambre. Puis, j'ai eu cette voix intérieure qui m'a dit : "enlève tes appareils". Et j'ai tout enlevé. Je l'ai fait dans un acte de foi. Comme Jésus dans l’Évangile : "enlève ton grabat et marche !"  Et puis, je me suis rendue compte quand j'ai tout enlevé que mon pied était redressé et que je n'avais plus rien. J'ai tout arrêté : traitement, neuro-stimulateur. Enfin, j'ai tout arrêté le jour même."

Bernadette est complètement guérie ! Le lendemain, elle marchera cinq kilomètres, "alors que je ne marchais plus beaucoup. C'est vrai que c'est une surprise. Vous vous demandez ce qui vous arrive et en même temps c'est une grande joie et ça vous secoue. Et vous vous dîtes : "Pourquoi moi Seigneur ?" mais c'est tout."

Mais Bernadette reste humble face au miracle et compte utiliser sa santé retrouvée pour le bien commun : " Ça ne vous appartient pas de percer ce mystère. S'il m'a fait cette grâce, ce n'est pas pour moi. C'est un signe en Eglise. C'est pour continuer à donner autour de moi, particulièrement avec les malades."

Le sanctuaire attend 3 000 participants et 300 malades pour ce 148 pèlerinage, bien loin des chiffres habituels. Cette année, près d'1 million de personnes sont attendues, contre 3,5 millions les années précédentes.

Florence Dartois

Pour aller plus loin

Lourdes, l'année du centenaire (1958)

A Lourdes, pèlerinage... en cuir et en bottes : le pèlerinage des bikers. (Module Ina-France Info, 21 juin 2019)

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