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Et Dieu créa le mythe Bardot

Et Dieu créa le mythe Bardot

L'actrice fête ses 85 ans. Si Dieu créa la femme, Dieu créa également le mythe Bardot. Celle qui fut un temps le rêve des jeunes filles et le fantasme des jeunes hommes, et une icône de la France à l'étranger, est désormais célèbre pour son engagement dans la protection animale.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 23.09.2009 - Mis à jour le 27.09.2019
Brigitte Bardot - 1959 - 20:51 - vidéo
 
Vendredi 12 avril, France 3 consacre une soirée à Brigitte Bardot. Si Dieu créa la femme, Dieu créa également le mythe Bardot. Celle qui fut un temps le rêve des jeunes filles et fantasme des jeunes hommes est désormais célèbre pour son engagement dans la protection animale. Retour sur une vie aussi brillante que chaotique.

Ses premiers pas

C’est le 28 septembre 1934 que Brigitte Bardot voit le jour à Paris. Dès l'âge de deux ans ses parents aiment la filmer.

Cette interviewe réalisée par France Roche de l'actrice en 1959 débute par un film amateur familial tourné par Anne Marie Bardot "tatty", la mère de BB, en août 1939. On y aperçoit Brigitte Bardot, cinq ans, en vacances à Hendaye en compagnie d'un petit garçon (qui viendra d'ailleurs à la fin de l'émission pour embrasser son amie d'enfance). Longue séquence d'embrassades entre les deux enfants dans un décor champêtre.
En plateau, Brigitte Bardot reconnait avoir été beaucoup filmée par ses parents depuis sa naissance jusqu'à l'âge de seize ans. Elle décrit déjà ses réticences par rapport à son métier d'actrice de cinéma qui empiète sur son amour de la liberté : "J'adore la danse classique car j'ai mes propres responsabilités (..) j'aime ce côté d'indépendance que je n'ai pas toujours dans un film (..)". A propos de son image de star à l'étranger elle confie : "Je ne fais malheureusement pas tout ce que je veux. .. Je ne suis que l'interprète d'un personnage. Les critiques la font souffrir.

A propos du mythe Bardot elle explique que les gens s'imaginent qu'elle est le personnage de Et Dieu créa la femme qui lui colle à la peau. "Maintenant j'ai vieilli, j'ai évolué, j'ai changé et évidemment les rôles que j'interprète maintenant j'aimerai aussi qu'ils évoluent dans le même sens. Elle regrette aussi qu'on "écrive tant de choses fausses" sur elle. Dans mon prochain film Babeth s'en va t-en guerre elle avoue qu'elle a été "la plus acharnée à supprimer les scènes d'amour, les scènes sexy..." En boutade elle conclut :  "J'ai décidé de tourner un film interdit aux plus de 16 ans..."

Le début de la notoriété

Issue d’un milieu bourgeois, proche des mondes du cinéma, du théâtre et de la mode, elle pose dès 15 ans pour le magazine "Elle".
Son minois intéresse alors le réalisateur Marc Allégret. Et si le film qu’ils doivent signer ne se fait pas, il permet à la jeune fille de rencontrer Roger Vadim. En 1982, ils évoquaient leur rencontre en 1949.

De cette rencontre naîtra une union mais aussi un film qui propulse, en 1956, BB au rang de star internationale : Et Dieu… créa la femme. Avant ce succès, la belle Brigitte aura fait ses premiers pas au cinéma aux côtés de Bourvil dans Le trou normand en 1952.

Des films, des unions, un enfant…

Le mythe BB prend forme dans le milieu des années 50. Elle, les cheveux blonds en cascade ou attachés en choucroute, vêtements sexy ou bikini de coton rose, intéresse les intellectuels qui lui consacrent des papiers (Marguerite Duras, Jean Cocteau, Simone de Beauvoir). Même Hollywood lui fait les yeux doux ! Mais elle refuse. En 1958, la belle fait l’acquisition de la Madrague, à Saint-Tropez, et fait de ce village un lieu de légende.

Dès lors la Bardot enchaîne les films à succès. Les paparazzi en font leur coqueluche lui prêtant moult liaisons.
De son union avec l’acteur Jacques Charrier naît, le 11 janvier 1960, son unique enfant, Nicolas. Un accouchement qui la traumatise. Ce dernier sera confié rapidement à son père.
Après un passage à vide et une tentative de suicide, Brigitte Bardot se replonge dans les tournages et les cartons au box-office. En 1965, son rôle dans Viva Maria lui offre une nomination aux BAFTA.
En 66, elle épouse, en troisième noce, l’Allemand Gunter Sachs. L’année d’après, sa montée des marches à Cannes face à une foule hystérique signe sa dernière apparition officielle dans le monde du cinéma.

La chanson

Détachée de son milliardaire allemand, elle vit une idylle avec Serge Gainsbourg. Elle l’inspire, il lui offre des textes et la propulse sur le devant de la scène musicale. Ensemble, ils signeront des chansons mémorables : Harley Davidson, Bonnie & Clyde, Contact, Comic Strip

Brigitte Bardot accède alors au statut de sex-symbol "made in France", devient l’emblème de l’émancipation féminine et de la liberté sexuelle. Le général de Gaulle dira même d’elle qu’elle "rapporte autant que les devises Renault à la France".

La protection des animaux : sa bataille

Lasse du monde du cinéma. En 1973, après 21 ans de carrière, près de 50 films et 80 chansons, BB claque le clap de fin et met un terme à carrière. Elle décide de se consacrer désormais à une autre passion qui lui tient depuis longtemps à cœur : la défense des animaux.

La Fondation Brigitte-Bardot pour la protection des animaux voit le jour en 1986. Sa croisade pour le droit des bêtes est un sacerdoce dont elle s’acquitte sans ménagement depuis son départ des projecteurs.

Brigitte Bardot jouit toujours d’une belle aura malgré des maladresses et des propos jugés d’"incitation à la haine raciale" (pour lesquels elle a été condamnée). En 2008, un sondage la désignait comme étant internationalement, la deuxième plus belle femme du monde après l’actrice Catherine Zeta-Jones. Qui dit (fait) mieux ?

En janvier 1983, dans le cimetière de Saint-Tropez, où sont enterrés ses parents, Brigitte Bardot parle de la mort : "C'est quelque chose d'abominable, d'affreux. C'est la seule chose contre laquelle personne ne peut rien faire. Je crois que c'est notre punition à tous et on la mérite je crois. J'ai une horreur de la mort parce que la mort est une horreur... la fin de quelque chose. On soigne son corps pour que ça finisse par pourrir. C'est affreux, c'est quelque chose qui me fait très peur." Et l'âme ? "Ma foi. C'est le pari de Pascal. Après tout il faut bien y croire qu'est-ce qu'on risque ? De toute façon, je mourrai. J'y pense tous les jours, il n'y a pas un jour où je pense à la mort. Et si les gens y pensaient plus souvent, ils seraient meilleurs. Ils seraient moins méchants. Ils seraient moins égoïstes. Tout le monde se croit immortel..."

Florence Dartois


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