Le 17 février 2009, alors que son procès s'ouvrait au Cambodge, le JT de France 3 visitait le camp de S-21, situé en plein coeur de Phnom Penh, en compagnie d'un ancien détenu, Chum Mey, qui « malgré les cauchemars qui le hantent », acceptait de témoigner et de montrer son ancienne cellule : « On devait rester assis toute la journée, les pieds entravés par cette chaîne, les mains attachées dans le dos. On était masqués. »
« Si on bougeait sans demander l'autorisation, ils nous frappaient de 200 coups de bâton. » Montrant une petite boîte en fer, il ajoute : « On faisait nos besoins dans cette boîte, il y avait un autre bidon pour uriner. Et ça, c'était la gamelle pour le bouillon, on avait le droit qu'à deux cuillères par jour. »
Selon le commentaire du reportage, les bourreaux sont souvent de « jeunes paysans incultes » qui « n'ont qu'une mission, obtenir des aveux ».
Chum Mey a lui aussi été victime de cette torture : « Ils nous accusaient d'être de la CIA et du KGB. Je ne savais même pas ce que c'était. Ils m'ont torturé douze jours et douze nuits sans relâche. Ils m'ont arraché les ongles, tant qu'on avouait pas ils nous frappaient. Ils nous torturaient à l'électricité. J'ai perdu connaissance durant plusieurs heures. Moi ils m'ont épargné parce que je réparais les machines à coudre ».
En 2011, le réalisateur Khmer Rithy Panh, qui se consacre au fil de ses documentaires à enquêter sur la réalité dramatique du régime des Khmers rouges (1975-1979), responsable du génocide qui fait entre 1,5 et 2 millions de morts, réalisait de nombreux entretiens avec Duch dans sa cellule de prison. Un dialogue qui donnait la matière à son documentaire, coproduit par l'Ina, et intitulé Duch, le maître des forges de l'enfer. Rithy Panh donnait la parole au bourreau pour recueillir son jugement sur sa responsabilité de tortionnaire et de criminel.