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2007, Olivier Véran, un interne en médecine déjà très engagé

2007, Olivier Véran, un interne en médecine déjà très engagé

Olivier Véran, député LREM succède à Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé. Ce neurologue macroniste est un militant dans l'âme. En 2007, alors interne, il s'opposait à une réforme du gouvernement contre la liberté d'installation des médecins.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 17.02.2020 - Mis à jour le 17.02.2020
 
Olivier Véran, député LREM succède à Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé. Ce neurologue macroniste de la première heure est un militant dans l'âme. En 2007, alors interne, il s'opposait à une réforme du gouvernement contre la liberté d'installation des médecins.

Isérois, ce médecin du CHU de Grenoble âgé de 39 ans a toujours milité. Il raconte même avoir été conseiller municipal dès l'âge de 10 ans… Son engagement politique est donc ancien. Nous sommes en septembre 2007, les internes sont en grève tout en assurant la continuité des soins. En jeu, un projet du gouvernement pour limiter leur liberté d'installation et limiter le surnombre géographique. A l'époque le dialogue semble rompu avec le ministère de la Santé. Tous mobilisés, ils demandent à ce que le gouvernement les invite à participer aux négociations. Invité sur le plateau du journal 19-20 des Alpes, leur porte-parole, Olivier Véran, secrétaire général des associations des internes des hôpitaux de Grenoble, est venu expliquer pourquoi cette réforme sur leur liberté d'installation est tout simplement mauvaise.

"Cette réforme nous prend à rebrousse-poil car nous pensons qu'elle est mauvaise !"

L'interne prend pour exemple des pays voisins, comme l'Allemagne ou la Suisse, où elle est déjà appliquée et s'est soldée par "une diminution de l'accès aux soins et une diminution de la qualité des soins, tout en ne résolvant pas le problème de la démographie médicale." Pour lui c'est "une brèche qui peut conduire à une médecine à deux vitesses".

Il reconnait en revanche que cette méthode pourrait être une bonne idée, si on s'en donnait les moyens. Il énonce quelques mesures incitatives qui pourraient être mises en place pour inciter les nouveaux médecins à s'installer dans des zones peu urbanisées, voire rurales. Il préconise des mesures incitatives : "inciter, encourager un médecin à s'installer dans des zones peu urbanisées. En moyens de plateaux techniques, en créant des maisons médicales, en sponsorisant un interne pendant son cursus et en lui demandant à l'issue de son cursus de donner un certain temps au milieu rural. C'est des mesures qui existent sur le papier mais qui ne sont jamais appliquées".

Il demande à ce que l'on prenne en compte les propositions des internes dans le cadre des négociations de cette réforme, avoir un pouvoir décisionnel. 

"Nous pensons nous, jeunes médecins, que nous avons le droit d'être invités à négocier une réforme du statut de médecin. C'est notre profession future. Et ce qu'on nous propose c'est un rôle consultatif. Nous voulons avoir un rôle décisionnel, prépondérant. Ça nous semble à peu près normal".

Le résultat de leur action a été de maintenir la liberté d'installation mais dans des conditions non satisfaisantes : "c'est vrai, un médecin pourra continuer de s'installer en ville mais il sera déconventionné par l'Etat. Déconventionné, ça veut dire que le patient ne sera pas remboursé. Et c'est probablement l'un des points sur lesquels nous sommes le plus inquiets."

Il insiste : "Le patient est au centre de nos préoccupations actuelles."

Il rassure et explique que pendant leur mouvement de grève, la continuité des soins est assurée car les hôpitaux peuvent assigner des médecins grévistes. Leurs moyens d'action c'est de faire remonter leur contestation au niveau national "pour qu'on nous prenne en considération et qu'on nous prenne au sérieux. C'est une étape première dans notre mouvement qui peut se durcir si on n'est pas entendus".

Son parcours politique 

Il a été l'un des benjamins du Palais Bourbon en 2012. Le médecin a rencontré Emmanuel Macron cette année-là et est devenu le "monsieur santé" du candidat à la présidentielle. A l'Assemblée nationale, Olivier Véran a été rapporteur du volet prévention de la loi Santé, puis rapporteur général de la Commission des affaires sociales en 2017. Depuis 2016, il est aussi Conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes et a été nommé, en janvier dernier, rapporteur du volet organique de la réforme des retraites, celui sur l’équilibre financier.

La carrière d'Olivier Véran en vidéos

19-20, journal des Alpes : Législatives 2012 : Portrait d'Olivier Véran, député suppléant, un des benjamins de l'Assemblée à 32 ans. Médecin neurologue au CHU de Grenoble et suppléant de la député Geneviève Fiaroso dont il va assurer l'intérim pendant qu'elle occupe son poste de ministre de la Recherche (18 juin 2012)

19-20 Edition Alpes : Olivier Véran, rapport de la filière du sang. Olivier Véran, député PS de l'Isère, a rendu son rapport sur l'état de la filière du sang en France. Il recommande de mettre fin à l'éviction des homosexuels dans le don du sang. Interview du député sur sa préconisation principale : la création d'un Haut Conseil de cette filière pour mieux l'encadrer. (16 juillet. 2013)

19-20 Edition Alpes : interview Olivier Véran Député de l'Isère : coût des médecins intérimaires dans les hôpitaux. Olivier Véran, député de l'Isère revient sur l'attractivité de l'hôpital d'une manière générale. Celle-ci n'empêche pas la pénurie dans certaines spécialités : anesthésie, radiologie et médecine d'urgence. Résultat il y a six mille postes vacants et donc six mille médecins qui effectuent des missions temporaires pour lesquelles ils sont plus payés que s'ils étaient directement salariés par l'hôpital. Ce recours aux intérimaires coûterait chaque année 500 millions d'euros à l'hôpital public. Son rapport comprend deux axes : - faire cesser les abus - comment permettre aux hôpitaux de mieux recruter des médecins. (17 décembre 2013)

12-13 Edition Alpes : Olivier Véran, député PS de l'Isère sur le problème de l'hébergement d'urgence. Le collectif Alerte Isère, s'est mobilisé ce matin. Il dénonce l'illégalité de cette pratique. La fermeture du foyer est liée à l'insalubrité du lieu mais les parlementaires PS s'emportent "Cette situation n'est pas digne de notre République". Malgré les 142 places d'hébergement créées en 2013, les structures d'hébergement sont toujours engorgées. 

20 heures de F2 : loi santé, un amendement interdit l'embauche de mannequins trop maigres. Reportage. Dans le cadre du projet de loi santé porté par Olivier Véran, l'Assemblée nationale a voté un amendement interdisant le recours à des mannequins trop maigres afin de lutter contre l'anorexie. Ce texte réprime également l'incitation à la maigreur.  (3 avril 2015)

20 heures de F2 : médecins, pourquoi autant d'intérimaires alors qu'on paye mal les médecins hospitaliers. Olivier Véran préconise de revaloriser l'emploi des jeunes médecins en début de carrière. (26 septembre 2016)

13h de France 2 : Olivier Véran, préconise la suppression des allocations familiales pour les riches. (29 septembre 2017)

19-20 Edition Alpes : Duplex Olivier Véran à Paris, sur le malaise et harcèlement au CHU Grenoble Alpes. "Il nous faut intervenir pour changer le mode de financement de l'hôpital et pour améliorer cette gouvernance au service des malades et pour le bien-être des soignants..." (20 décembre 2017)

12-13 Edition Alpes: le député LREM Olivier Véran en visite dans un centre d'accueil pour réfugiés à Grenoble saturé. "Il y a des logements à réquisitionner d'ici à la fin de l'année , c'est un engagement du gouvernement si nécessaire, il y a les places en pensions de familles auxquelles je crois beaucoup, [...] et aussi être capable de faire face à l'afflux, il faut être capable d'anticiper, on est passé de 40000 à 100 000 demandeurs par an." (27 février 2018)

20 heures : faut-il supprimer le numerus clausus en médecine ? Entrer en première année de médecine, c'est relativement facile. Mais seulement 15% des élèves réussissent chaque année le concours pour passer en seconde année, parce qu'il existe un numerus clausus, un nombre de places limité. Le gouvernement envisage de le supprimer. Avis d'Olivier Véran, député LREM de l'Isère, opposé à ce mode de sélection qu'il juge injuste : "On demande de bachoter de 7 heures du matin à 23 heures le soir. Est-ce le mode de sélection le plus approprié pour devenir un bon médecin ?" (5 septembre 2018) 


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