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1999, Martine Aubry augmente le délai légal de recours à l'IVG

1999, Martine Aubry augmente le délai légal de recours à l'IVG

Les femmes pourront bientôt avorter jusqu’à la 14e semaine de grossesse. L’Assemblée nationale a adopté le texte en première lecture. En 1999, Martine Aubry avait déjà fait allonger le délai de 10 à 12 semaines. Elle expliquait ici pourquoi.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.10.2020 - Mis à jour le 08.10.2020
 

"L’avortement : parcours du combattant pour encore de trop nombreuses femmes. Martine aubry veut normaliser son accès. La loi Veil sur l'IVG pourrait être modifiée pour que les jeunes mineures puissent subir une IVG sans autorisation parentale et que le délai légal de recours à l'IVG soit rallongé. C'est ce qu'a indiqué la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry en présentant la campagne d'information sur la contraception".

Dans le Soir 3 du 16 juillet 1999, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité donne les raisons de cette décision déjà critiquée à l'époque.

Lors d'une conférence de presse, Martine Aubry explique en premier lieu comment elle entend améliorer l'application de la loi Veil dans les hôpitaux. Elle souhaite, avant d'engager toute réforme de la loi sur l'IVG, mettre tout en œuvre pour favoriser le recours à la contraception.

"Nous allons demander aux hôpitaux et notamment aux services de gynécologie obstétrique de mieux généraliser l'orthogénie en leur sein, de mieux accueillir les femmes, de mieux les accompagner, et bref de traiter l'interruption volontaire de grossesse dans sa complexité et dans sa globalité, et non pas comme un acte chirurgical banal."

Des images d'archives issues de Midi 2 du 30 juin 1999 montrent le rapport "L'IVG en France" du professeur Israël Nisand. A son bureau, ce dernier présente des lettres de menaces et d'insultes adressées par des militants anti-avortement.

Martine Aubry poursuit, "Je ne souhaite pas que nous engagions une réforme de la loi de 1975 sans avoir préalablement réalisé tout ce que nous pouvons faire pour que en amont, l'interruption volontaire de grossesse ne soit que l'ultime recours, et que la contraception devienne un mode naturel et normal de traitement par la femme de sa sexualité et de ses conséquences".

Aujourd'hui, l'augmentation du délai légal de 12 à 14 semaines est une forte demande par les associations. La proposition de loi est portée par le groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS) et par la députée ex-LREM Albane Gaillot. Le texte appelle également à supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG pour les médecins qui ne veulent pas pratiquer d’avortements. Mais la proposition se retrouve au centre d’un bras de fer entre le gouvernement et sa majorité.

Cet allongement de deux semaines supplémentaires du délai légal pour avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) devrait notamment éviter aux femmes hors délais, souvent très jeunes, de se rendre par force à l’étranger, une pratique courante et coûteuse.

Pour aller plus loin

En juillet 1999, Martine Aubry proposait également une large campagne d'information sur la contraception auprès des jeunes notamment, "une campagne très ample pour faire connaître les nouveaux moyens de contraception, notamment la pilule du lendemain". "La première action que je souhaite mener pendant cette année, c'est une action très ample de communication pour faire connaître les nouveaux moyens de contraception, notamment la pilule du lendemain, pour faire connaître toutes les possibilités offertes par tous les moyens de contraception, à tous les publics et notamment aux jeunes."


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