"Prosternation d'une dizaine d'adeptes de la non consommation devant un des temples de la consommation, le centre commercial de Saint-Priest". En ce 26 novembre 1999, ils ne sont que quelques militants à se tenir sur le parking d'un grand magasin de la région lyonnaise. Ils tentent de convaincre les consommateurs de différer leurs achats pour rejeter symboliquement une société de consommation source d'inégalités sociales.
Sans forcément trop réussir à convaincre. Pour ce client du centre commercial, ne pas acheter "ne vas pas forcément donner plus de pouvoir d'achat à quelqu'un qui est au chômage ou qui est même sans-abri". Pour une autre cliente, c'est le moment qui est particulièrement mal choisi pour une telle action : "je ne crois pas qu'ils sensibiliseront le public à un mois des fêtes de Noël".
Entre les débuts d'un mouvement né dans les années 1990 et destiné à dénoncer l'impact socio-économique de la consommation de masse sur les plus fragiles, et les journées "sans achat" qui sont aujourd'hui plébiscitées dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l'objectif a changé de nature.
Reste à savoir si ces "journées sans achat", qui semblent recueillir un soutien croissant dans l'opinion publique, se traduiront par une réelle baisse de la consommation...