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1994 : avec «Journal Intime», la consécration à Cannes pour Nanni Moretti

1994 : avec «Journal Intime», la consécration à Cannes pour Nanni Moretti

Nanni Moretti figure dans la compétition officielle du festival de Cannes avec son film «Vers un avenir radieux». Figure du cinéma d'auteur, Nanni Moretti est un habitué de la Croisette. En 1994, le réalisateur italien obtenait le prix de la mise en scène pour «Journal Intime».

Par Cyrille Beyer - Publié le 12.11.2018 - Mis à jour le 15.05.2023
 

Parmi les 21 films au total que compte la sélection du Festival de Cannes 2023, on retrouve Nanni Moretti avec Vers un avenir radieux. Le réalisateur italien est un habitué de la Croisette, depuis sa première sélection en 1978 avec Ecce Bombo.

En 1994, Moretti obtenait la consécration de la profession et une première audience internationale avec le prix de la mise en scène pour son film Journal intime, qu'il présentait aux téléspectateurs le 23 mai sur le plateau de « Extérieurs nuits : magazine sur le cinéma » : « J’ai mis deux mois d’août à obtenir Rome comme je le souhaitais, racontait le réalisateur italien, et j’ai commencé le film sans vraiment m’en rendre compte, parce qu’au début je pensais faire seulement un court métrage sur moi me promenant à Rome. En voyant les premières images, j’ai aimé ce ton, cette légèreté, cette irresponsabilité, et alors je me suis dit que je voulais en faire un film ». Sur le plateau de Serge Toubiana, Nanni Moretti évoquait avec son humour habituel la genèse de ce film si particulier.

Un film qui a conquis la France, et installé définitivement ce cinéaste romain dans le cœur des cinéphiles. Dans Journal intime, on voit beaucoup Nanni Moretti : sur sa vespa se promenant dans Rome, à la recherche de l’inspiration au fil de ses pérégrinations dans les îles éoliennes, confronté au corps médical dans une troisième partie relatant un récent et grave problème de santé. C’est là toute la magie du cinéma de Nanni Moretti : filmer le réel, les souvenirs personnels, avec ce ton léger et sensible qui transforme cette vision particulière, quasi autobiographique, en un véritable plaisir cinématographique.

"Journal intime" de Nanni Moretti
1994 - 01:58 - vidéo

C’est pour cette tendance à être omniprésent à l’écran et à livrer des œuvres personnelles que la critique l’a souvent comparé à Woody Allen. Une comparaison qui a toujours honoré le cinéaste italien, même si ce dernier a toujours botté le compliment en touche, s’avouant ainsi en 1987 dans une interview donnée à TF1 « moins génial et beaucoup plus lent dans le travail » que le maître new-yorkais.

À 70 ans, Nanni Moretti n’est en effet pas le plus prolifique des réalisateurs. En 2018, avec Santiago, Italia, il livrait son 14e film, un documentaire évoquant la mise en place de la dictature d’Augusto Pinochet au Chili, en 1973, et le rôle positif qu'a joué l'ambassade d'Italie à Santiago, en recueillant des dizaines de réfugiés politiques, et en organisant leur émigration vers l'Italie. Ses films sont toujours un événement, et Nanni Moretti, qui n’a pas que des admirateurs dans son pays, compte parmi les réalisateurs les plus présents à Cannes : membre du jury du festival en 1997, président du jury en 2012, palme d'or en 2001 pour La Chambre du fils, en compétition officielle pour Ecce Bombo (1978), Journal intime (1994), La chambre du fils (2001), Habemus Papam (2011), Mia Madre (2015), Tre piani (2021), Nanni Moretti n'en est pas à son premier essai sur la Croisette.

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