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1988 : Nevé Shalom, le village où Juifs et Arabes vivent en paix

1988 : Nevé Shalom, le village où Juifs et Arabes vivent en paix

En 1988, le magazine « Résistances » se rendait à Nevé Shalom, où Juifs et Arabes avaient choisi de vivre ensemble.

 

Par Cyrille Beyer - Publié le 14.05.2021 - Mis à jour le 09.10.2023
 

Depuis le 7 octobre 2023, Israël est entré en guerre contre le Hamas après une offensive inédite du parti islamiste, qui a fait des centaines de morts de deux cotés et des dizaines d'otages. Les bombardements sur Gaza par l'état hébreu ont répondu aux roquettes et incursions du Hamas lancées sur les villes israéliennes.

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé le 9 octobre que son pays allait «changer le Moyen-Orient». «Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (...)», a-t-il affirmé. Il existe toutefois des lieux où juifs et arabes vivent ensemble...

En 1988, alors que venait d'éclater la première Intifada (1987-1993), le magazine « Résistances » s'intéressait au village israélien de Nevé Shalom, une localité qui n'était pas reconnue par l'état hébreu et dont les financements provenaient d'une dizaine d'associations de soutien, américaines et européennes.

Situé entre Tel Aviv et Jérusalem, Nevé Shalom était composé de 16 familles juives et arabes qui avaient choisi la coexistence pacifique et le partage des deux cultures pour l'éducation de leurs enfants. Ces derniers travaillaient dans la même classe, apprenant à lire et à écrire dans les deux langues et sachant dès leur plus jeune âge parler en hébreu comme en arabe.

Pour les parents, le défi de cette coexistence pacifique au jour le jour ne semblait pas aussi facile que pour leurs enfants, mais les habitants étaient fiers de montrer qu'elle était possible. Ainsi, Abed Abdel Salam Nadjar, secrétaire de Nevé Shalom, expliquait avoir privilégié l'ouverture : « J'ai choisi d'essayer de comprendre l'autre, de participer à la recherche d'une compréhension mutuelle, et c'est cette volonté qui nous a poussé ici à créer une petite communauté judéo-arabe. Je peux servir d'exemple et montrer qu'il est possible pour des Juifs et des Arabes de vivre ensemble, sans chercher à priver l'autre de ses droits. »

Même lorsque les habitants juifs du village étaient appelés sous les armes pour servir l'état hébreu et que les citoyens arabes, eux, étaient renvoyés à leur condition de citoyens de seconde zone, la volonté de paix restait la plus forte, comme l'expliquait Eytan Kremer, trésorier de Neve Shalom : « Oui, j'envisage de refuser de servir en Cisjordanie, et donc de risquer la prison militaire [...] Pour le reste, mon identité d'Israélien veut que je fasse mes périodes militaires, même si mes amis arabes n'aiment pas cela. »

Cette communauté judéo-arabe de Nevé Shalom choisissait donc, au milieu du chaos et des haines charriées par la première Intifada, de célébrer envers et contre tous la concorde entre les deux communautés, et d'enseigner cette utopie aux jeunes générations : « Je crois que nous avons réussi à élever nos enfants dans notre esprit de coexistence. Nous lançons un appel à tous les Juifs et à tous les Palestiniens pour qu'ils nous imitent. Il n'y a pas d'autre issue au conflit. »

Sur Lumni enseignement

Sur le site de l'INA édité pour les enseignants et leurs élèves, retrouvez en accès libre deux dossiers complets sur l'histoire d'Israël et la situation géopolitique locale :

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