Le 29 janvier 1982, le journal de Provence Méditerranée rencontre Roger Hanin pour évoquer son rôle et la culture pied-noire dont il est question dans le film
L'histoire relate les aventures des Bettoun, un clan familial de la mafia juive pied-noir française qui évolue au sein du crime organisé. Devant le vieux port de Marseille, Roger Hanin évoque son rôle de Raymond, le patriarche régnant sur une famille juive pied-noir, "à Paris, à Belleville et qui a fait une belle réussite sociale mais là où le bât blesse, c'est que son itinéraire, sa réussite sociale s'est faite dans des formes d'activités que la morale réprouve. L'intérêt du film, c'est une réflexion sur l'intégration de certaines familles qui trouvent dans la marginalité le moyen de survivre, par des procédés auxquels on peut en préférer d'autres".
Le journaliste lui demande si ce genre de film ne participe pas à préserver cette identité.
L'acteur acquiesce, "je l'espère bien. J'espère qu'on ne sera pas la dernière génération. Je me souviens, un ami me disait : c'est formidable parce que vous avez remplacé les Marseillais. Les Marseillais sont arrivés à Paris avec Fernandel, Pagnol, Raimu, Charpin […] toutes ces grandes figures sont devenues des institutions pour les cinéphiles que nous sommes. Et je dis peut-être que l'on va remplacer les Marseillais à Paris, à condition que l'on trouve des auteurs pour perpétuer cela. Et puis, il y a l'accent par exemple. Je crois que les enfants nés à Marseille ou à Paris, vont continuer à avoir cet accent pied-noir. Ce n'est pas une question d'accent, c'est une question de vie, de façon de s'exprimer, de musique, de comportement, de vitalité, d'enthousiasme, de façon de rire, de grand appétit, comme ça, qu'on a, et qui donne une culture pied-noire".
Pour aller plus loin
Antenne 2 Midi : Clio Goldsmith, l'un des deux rôles féminins, à propos du film "Le grand pardon" (24 janvier 1982)
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