Martine est conseillère d'orientation à Limoges, Francis enseigne l'anglais à Lille. Ils vivaient ensemble depuis un an lorsque le jeune homme a reçu sa nouvelle affectation : Lille ! Obligé d'accepter un poste dans le Nord, les tourtereaux ont dû faire nid à part. Depuis, ils vivent leur amour à distance. Le téléphone existe bien-sûr mais, "c'est vraiment quand on en a gros sur la patate ! En même temps, ça nous renvoie à notre isolement." Alors il reste les lettres. Pour Martine ce sont de vraies bouffées d'air : "Les lettres dépassent l'anecdotique du quotidien".
Mais vivre l'un sans l'autre, ce n'est envisageable qu'à court terme pour ces deux-là. Pour supporter l'épreuve, les amoureux se transforment en pigeons voyageurs et se retrouvent chaque weekend à Paris. "Paris c'est nous en transition, avec nos valises".
Reste le manque, la douleur de l'absence : "Vivre comme ça, séparés, c'est avant tout une épreuve...", se lamente Francis. Les yeux perdus dans le vide, il s'interroge : peut-on mesurer l'intensité de l'amour à son absence ? "Est-ce qu'il est vraiment nécessaire que ça fasse si mal pour en être sûr ? Je n'en suis pas certain..."
Heureuse époque où l'on se morfondait l'un de l'autre, où une lettre pouvait remplir une journée et la promesse des retrouvailles combler la semaine. Aujourd'hui, à l'heure où les couples se font et se défont sur les réseaux, où la rencontre devient presque l'exception, les questionnements romantiques de Francis et Martine nous paraissent d'autant plus touchants.