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1982, lorsque l'ornithorynque n'était pas encore en voie d'extinction

1982, lorsque l'ornithorynque n'était pas encore en voie d'extinction

Avec le réchauffement climatique, les incendies, des scientifiques australiens prévoient que les populations d'ornithorynques pourraient s'effondrer au cours des prochaines décennies. En 1982, ils étaient encore florissants sur le continent…


Par la rédaction de l'INA - Publié le 22.01.2020 - Mis à jour le 22.01.2020
L'ornithorynque - 1982 - 04:11 - vidéo
 

Des chercheurs australiens poussent un cri d'alarme. L'animal ne se rencontre plus aujourd'hui que dans l'est de l'Australie, cette zone décimée par la sécheresse et les incendies. L'ornithorynque est actuellement considéré par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme une espèce "quasi menacée".

En janvier 1982, l'émission Les animaux du monde consacrait un joli reportage à l'ornithorynque, "célèbre habitant des eaux douces d'Australie qui semble pour l'instant mieux supporter les transformations induites par le développement humain."

Animal nocturne et discret, son nom vient de la similitude de son bec à celui d'un canard.

Sur des images de l'animal en pleine chasse sous-marine, le commentaire poursuit sa description : "L'ornithorynque est un sage qui passe la plupart de son temps dans de profonds terriers où il n'a jamais été observé." De retour sur la rive, l'étrange animal se gratte consciencieusement.

Nous apprenons ensuite que l'ornithorynque pond des œufs tout en allaitant ses jeunes. "Les chercheurs ne surent à quel saint se vouer !" ironise le commentateur.

C'est pour lui que fut créée une nouvelle catégorie animale, celle des monotrèmes (Monotremata), définie par Charles-Lucien Bonaparte en 1838. Elle regroupe des espèces caractérisées par le fait d'être à la fois ovipares et mammifères.

Tandis que les caméras filment son agilité sous l'eau, le commentaire aborde la description de son bec étonnant, "une instrument remarquable. Sous l'eau l'animal est totalement aveugle. Les yeux et les oreilles sont totalement fermés et le bec est le seul organe sensoriel totalement opérationnel. Parfaitement flexible, il est très sensible au toucher et joue le même rôle que les moustaches chez certains autres mammifères aquatiques."

Gros plan sur les pattes à présent : "munies de fortes griffes, elles servent à creuser les terriers." Autre caractéristique originales, "ses griffes sont reliées par des palmes".

Mais l'animal a de quoi inquiéter : "les mâles portent des éperons chargés de venin sur les pattes postérieures. De quoi faire réfléchir les éventuels prédateurs."

En plus de sa sagesse, le mammifère est un épicurien glouton et gastronome, "son appétit paraît insatiable mais si on le garde en captivité, il peut faire une grève de la faim, pour peu qu'on ne lui donne pas une nourriture assez variée." Son menu favori : vers, insectes et autres larves et pour les extras des écrevisses qu'il déguste sans dents – il n'en a pas - mais "à l'aide de son bec puissant."

"Sa dégradation serait le signe d'une dégradation générale du milieu dont les Australiens dépendent."

A l'époque déjà, les défenseurs de la nature se battent pour le préserver signale la voix off, "C'est l'un des éléments d'un écosystème où l'homme est intimement lié et sa dégradation serait le signe d'une dégradation générale du milieu dont les Australiens dépendent. Il ne dépend que des hommes d'aujourd'hui que la faune des rivières d'Australie, tout comme celle des milieux dans le monde, puisse survivre. Mais ce sont les hommes de demain, nos enfants, qui jugeront si nous avons bien rempli notre mission".

Un défi loin d'être réussi. L'ornithorynque, si unique, a déjà disparu de 40% de son habitat historique dans l'est de l'Australie. En cause les sécheresses bien-sûr mais surtout l'aménagement du territoire, la pollution ou encore de la construction de barrages qui fragmentent ses lieux d'habitation, selon des scientifiques du Centre pour les sciences de l'écosystème de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW). Ils estiment que, si les menaces actuelles se maintiennent, les populations d'ornithorynques pourraient s'effondrer de 47 à 66% au cours des 50 prochaines années.

Florence Dartois 


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