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1981, Frédéric Mitterrand exploitant de cinéma et jeune cinéaste

1981, Frédéric Mitterrand exploitant de cinéma et jeune cinéaste

La passion de Frédéric Mitterrand, c'est le cinéma. On le sait moins, il a été exploitant de salles de cinémas indépendants dès 1971 et a réalisé son premier film à 34 ans, en 1981. Ce reportage de l'époque dressait son portrait.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 15.01.2021 - Mis à jour le 15.01.2021
 

Ce 23 décembre 1981, Serge Richez présente, dans le JT d'Antenne 2, le portrait d'un exploitant de cinéma pas comme les autres. Cet homme, c'est le neveu d'un certain François Mitterrand, fraîchement élu président de la République, un certain Frédéric Mitterrand. Depuis 1971, il est à la tête des cinémas indépendants "Olympic" : "nous allons voir comment Frédéric Mitterrand a accompli sa trajectoire dans le monde du cinéma… profession exploitant."

"Je fais mon premier film à 34 ans ce qui est assez tard"

Nous retrouvons Frédéric Mitterrand en plein montage de son premier film intitulé Lettre d'amour en Somalie, un film en noir et blanc. Regard intense, visage concentré, le cinéphile déclare : "Je fais mon premier film à 34 ans ce qui est assez tard. Ça s'explique assez bien dans la mesure où il est assez dur de faire un premier film en France actuellement, dans les conditions de production qui existent. Moi, je sais que comme assistant, je n'aurais pas pu tenir le coup. Je n'aurais pas pu être assistant. Je sais que tout seul dans mon coin, je n'aurais pas pu faire des films. J'aurais eu trop de tentations ailleurs, donc je me suis attelé à faire fonctionner les cinémas Olympic. De les développer. Et à partir du moment où j'avais créé cet acte, qui était ces cinémas Olympic, qui devaient vivre, qui devaient fonctionner, qui devaient se développer, qui devaient présenter d'autres films... A partir de ce moment-là, j'étais également moi-même en mesure d'assumer le tournage d'un film. Ce qui était en fait mon rêve de départ".

Le reportage nous conduit ensuite dans le premier cinéma racheté par l'exploitant, dans le 14e arrondissement de Paris, en 1971. Une foule compacte se presse aux caisses et dans la salle, "entouré d'une équipe de passionnés, il met immédiatement en place une programmation pas comme les autres (…) des séries thématiques, des films rares méconnus. Place à 20 francs maximum", précise le commentaire.

En 1975, Frédéric Mitterrand ouvre l'Olympic Entrepôt dans un ancien entrepôt de textile… "Ici, la moyenne d'âge des spectateurs est de 25 ans. Studieux, passionnés élèves de cinéma à l'heure de la grande messe". Dans la salle, une jeune fille interrogée confie qu'elle vient très souvent car "la programmation est bien meilleure qu'ailleurs".

"La seule règle, c'est de faire les choses comme on pense qu'il est honnête de les faire"

1981, Frédéric Mitterrand ouvre un nouvel Olympic sur les champs Elysées, le Balzac.

Son nouveau challenge : la réalisation. A propos de ce métier, il confie : "d'abord, il faut beaucoup aimer ça et les gens qui ne sont pas concernés par le cinéma, qui y viennent en pensant acquérir une notoriété, des facilités, et de l'argent, toute une magie et une vie facile, ces gens-là n'ont aucune chance de parvenir à quelque chose. Vraiment la seule règle, c'est de faire les choses comme on pense qu'il est honnête de les faire."

Le journaliste conclut, "une conception forte et intègre qui dérange dans le milieu parfois cynique du cinéma… à la génération chanceuse de la Nouvelle vague va enfin peut-être succéder une génération volontaire et patiente, susceptible, à l'image de Frédéric Mitterrand, d'inventer d'autres chemins d'approche pour parvenir à faire du cinéma".


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