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1980, lorsque Michel Galabru racontait comment il trichait à l'école

1980, lorsque Michel Galabru racontait comment il trichait à l'école

Michel Galabru nous a quittés le 4 janvier 2016. L'acteur qui maniait l'autodérision raconte dans cette interview, réalisée à l'occasion de la sortie du film "Les sous-doués", ses propres souvenirs d'école et de cancre…


Par la rédaction de l'INA - Publié le 24.07.2020 - Mis à jour le 29.12.2020
 

Le 26 avril 1980Pierre Tchernia reçoit le comédien pour évoquer le dernier film de Claude Zidi qui relate les aventures de cancres dans une boîte à bac et toutes leurs tentatives de tricheries pour obtenir le précieux diplôme. Un sujet qu'il connaît bien.

"Les sous-doué, un titre qui me convient parfaitement. Oui, l'action se déroule dans une boîte, dans une boîte à bachot, avec en somme, une jeunesse, comme disent les vieux, turbulente. Et ça m'a rappelé des bons souvenirs parce que je n'ai pas tellement été brillant dans mes classes… J'en ai fait sept et ils m'ont mis à la porte des sept. Cela a été terrible ! Et ils m'ont mis à la porte des sept collèges que j'ai faits, au grand désespoir de mes parents, bien entendu, qui se disaient : il finira dans l'agriculture. On ne sait pas pourquoi. Je ne voudrais pas que les agriculteurs prennent ça mal, mais enfin, ça a été assez tragique donc j'étais à ma place dans Les sous-doués".

Pierre Tchernia lui demande plus de précisions sur cette affirmation, "mais pourquoi sous-doué… dissipé?"

"Heu non, parce que je n'étais pas tellement dissipé. Parce que ça a toujours été vrai, je suis assez lâche. J'avais peur des supérieurs. Maintenant, cela va un peu mieux parce que ma situation s'est améliorée. Mais j'ai toujours été peureux. Peur des gendarmes. Je me rappelle toujours un gendarme qui me demandait quelque chose sur ma bicyclette et j'avais le pied comme cela qui faisait…, mais il flirtait avec une jeune fille qui a dit : allez, laisse-le partir ! En effet, je suis parti. J'avais peur de mes professeurs. Il ajoute, mais ce qui était tragique, c'était que je rigolais du culot de certains camarades qui avaient des têtes d'une hypocrisie ENOOOORME et ça, ça me tuait et c'était moi à qui on disait : "Galabru, sortez !" Parce que j'avais une tête hilare. Vous savez, c'est l'apparence, c'est la tête qu'on a qui fait que nous sommes maltraités ou bien traités dans la vie. De l'apparence, on pourrait écrire un livre là-dessus…"

L'animateur l'interroge ensuite sur sa potentielle collection de bulletins scolaires assez navrants.

L'acteur confirme, "EFFRAYANT et tellement EFFRAYANT que j'ai été obligé de les falsifier. C'était un travail. Je crois d'ailleurs que j'ai beaucoup plus appris, et je crois que mon intelligence s'est beaucoup plus exercée qu'en faisant des versions latines, en essayant de duper mes professeurs par peur. Présenter mon carnet de notes à mon père était une épreuve, donc c'était les petites agrafes. J'allais chez un copain, j'enlevais la feuille mauvaise, j'allais voler une feuille vierge chez le sous-préfet, puisque j'étais chez des prêtres, et je mettais des notes convenables. Juste la moyenne, parce que mon père n'aurait pas cru que je pouvais aller plus haut. Je revissais, je faisais signer par mon père, j'enlevais la feuille, je calquais la signature de mon père. Je retransmettais, et caetera. Cela a duré jusqu'à la porte et cela a été vraiment une formation complète et j'ai pu affronter la vie mieux armé étant donné qu'il y a beaucoup de canailles et qu'il faut connaître leurs subterfuges".

Donc, en conclut Pierre Tchernia avec humour, "participer à un film qui s'appelle Les sous-doués, n'est pas un rôle de composition, loin de là ? "

L'ancien cancre confirme, "pas du tout, très à l'aise. Remarquez que je fais un agent de police dont on se fout, mais enfin ça... ma tête veut aussi qu'on se moque de moi. Acceptons l'affaire puisque c'est payé…", constat qui fait éclater de rire le présentateur et le public présent.

"Mais j'ai vu, j'ai été en contact avec ces jeunes-là, qui avaient l'air très à l'aise aussi, qui avaient l'air de connaître toutes les combines, il ricane et poursuit, c'est une époque où le collège, je crois que c'est formidable. D'ailleurs, c'est une époque formidable parce que c'est vraiment là qu'on s'amuse aux dépens de ces pauvres professeurs. C'est une période extraordinaire, y'a des fumistes, des types insensés, qui, quand on les revoit plus tard, ils perdent un peu leurs couleurs et ils deviennent tristounets, ils engueulent leurs enfants à leur tour. C'est lamentable... enfin !" conclut-il avec auto-dérision.

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D'autres contenus sur Michel Galabru et sur Claude Zidi

Sans oublier Pierre Tchernia...

Et l'opus deux des Sous-doués...

Actualités régionales Île-de-France : Tournage du film Les sous doués en vacances de Claude Zidi. Reportage sur le tournage du film Les sous-doués en vacances, quelques scènes avec Guy Marchand, interview de Grace de Capitani, nouvelle venue au cinéma, et de Claude Zidi. (4 septembre 1981)

Florence Dartois


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