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1980 : les débuts de la politique de l'enfant unique en Chine

1980 : les débuts de la politique de l'enfant unique en Chine

La Chine, jusqu'à aujourd'hui pays le plus peuplé du monde avec 1,4 milliard d'habitants, a vu sa population baisser en 2022 et pour la première fois depuis le début des années 1960. Et ce, malgré l'assouplissement des politiques publiques de contrôle des naissances symbolisée par la fin de la politique de l'enfant unique en 2016. Retour au début des années 1980, lorsque cette dernière était implantée avec la volonté d'éviter l'explosion démographique du pays.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 31.05.2021 - Mis à jour le 17.01.2023
 

L'ACTU.

En 2022, la Chine a vu sa population baisser pour la première fois depuis 60 ans. Le pays le plus peuplé au monde, dont les politiques publiques de contrôle de la natalité ultra-restrictives ont longtemps visé à éviter la surpopulation, a ainsi perdu 850 000 personnes l'an passé.

Cette diminution intervient paradoxalement à une époque d'assouplissement de la limitation des naissances dans le pays. En 2015, la politique de l'enfant unique avait été abrogée et à partir du 1er janvier 2016, autorisant les Chinois à avoir deux enfants. En 2021, cette règle fut de nouveau élargie à trois enfants suite à une chute sans précédent de la natalité en Chine. En effet, son taux de natalité était de 7,52 naissances pour 1000 personnes en 2021, d’après le Bureau national des statistiques (BNS) contre 8,52 en 2020.

LES ARCHIVES.

En Chine, la décennie écoulée a en effet vu le renversement de la politique démographique restrictive qui régnait depuis la fin des années 1970. En 1979, époque où le parti communiste craignait alors les conséquences d'une surpopulation, la politique de l'enfant unique avait été instituée. Malgré quelques aménagements et exceptions, elle fut la règle pour la majorité des familles chinoises pendant plus de 30 ans.

Le 20 octobre 1980, le journal télévisé de TF1 consacrait un reportage à cette politique de contrôle des naissances. La Chine, peuplée alors de 981,2 millions d'habitants craignait une explosion du nombre de ses habitants à laquelle son économie ne serait pas en mesure de faire face.

TF1 diffusait alors cette interview du responsable du planning familial en Chine, Wang Liancheng : « Grâce à la propagande et à l’éducation, la plupart des familles acceptent de n’avoir qu’un seul enfant. À part les minorités nationales que nous ne limitons pas, et certaines familles qui obtiennent des dérogations, les couples renoncent au 2e et surtout au 3e enfant. Ceux qui refusent d’entendre raison subissent des contraintes qui ne sont levées qu’à la majorité de l’enfant. »

Conséquence : des infanticides féminins

Cette politique entraîna rapidement le drame des infanticides féminins, comme le montrait le sujet d'Antenne 2 du 30 avril 1983 ci-dessous. « À choisir, on préfère encore là-bas, un petit garçon », entendait-on. Le reportage de Patrick Clément donnait la parole à une citoyenne chinoise qui évoquait ouvertement la question : « Oui, cette question existe. Pas dans mon quartier, mais cela existe à Pékin, cela se produit, mais c'est beaucoup plus fréquent à la campagne. Et c'est le mépris qui existe pour la femme en Chine qui permet qu'on tue des bébés filles ».

Politique de l'enfant unique en Chine
1983 - 04:15 - vidéo

Le 28 mars 2006, Zhang Weiqing, responsable de la commission nationale de la population et du planning familial, affirmait que la politique de l'enfant unique avait permis d'éviter 400 millions de naissances en un peu plus de trente ans.

L'espoir d'un baby-boom après la fin de la politique de l'enfant unique

Au 1er janvier 2016, la fin de la règle de l'enfant unique provoqua un semblant de baby boom. Le taux de fécondité, qui avait baissé depuis les années 70 et s'était stabilisé bien en dessous du taux de renouvellement des générations (2,1), entamait une nouvelle hausse. « Le pays le plus peuplé du monde, mais qui déclinait amorce un nouveau baby-boom » : le reportage ci-dessous racontait cette hausse soudaine de la natalité chinoise, quelques mois après l'autorisation de donner naissance à un second enfant. « Les salles d'attente des hôpitaux publics sont déjà bondées », annonçait-on. « 8 millions de bébés chinois sont nés ces 6 derniers mois, plus de la moitié serait des deuxième enfant. » Maternités et magasins apparaissaient bondés.

Une hausse de la natalité, alors vue comme une urgence : « Parce que la population vieillit trop vite, le gouvernement a mis fin à 40 ans de contrôle des naissances. » Et pourtant, en quelques années seulement, le taux de fécondité chinois avait recommencé sa chute, atteignant 1,15 enfant par femme en 2021. Et jusqu'à atteindre un solde naturel négatif en 2022, avec 9,56 millions de naissances en Chine continentale selon le Bureau national des statistiques (BNS), contre 10,41 millions de décès recensés.

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