Des syndicats unanimes, des milliers de policiers mais aussi le ministre de l'Intérieur et des politiques de tous bords ont manifesté mercredi 19 mai devant l'Assemblée nationale, deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson à Avignon. Selon les responsables syndicaux, beaucoup de policiers "en colère" et "écoeurés" voient dans la mort du brigadier lors de cette banale intervention un symbole des violences répétées à leur encontre, qui nécessitent une "réponse pénale" plus ferme.
Le malaise des policiers, et le regard que porte la population sur eux, est un sujet récurrent dans l'actualité. Exemple avec notre archive visible en tête de cet article : nous sommes en 1979 et le journal de 20h propose un reportage avant une manifestation de policiers. L'objectif : dénoncer plusieurs agressions dont ils ont été victimes. A l'époque, le président de la République devait rendre visite à une école de police, ce qui renvoie aujourd'hui à la présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à la manifestation devant l'Assemblée. L'attention du chef de l'Etat Valéry Giscard d'Estaing était "une marque d'intérêt à laquelle les policiers [étaient] sensibles, indiquait Roger Gicquel dans son lancement, mais ils sont également sensibles au fait qu'ils ne se sentent pas aimer par la population dont pourtant ils sont censés protéger".
Le reportage est assez clair dans son propos : les policiers "en ont marre d'être des cibles pour les petits malfrats". Les réponses gouvernementales de l'époque étaient d'augmenter les effectifs, ce qui apparaissait comme insuffisant pour les syndicats. Les policiers souhaitaient avant tout que l'opinion publique partage leur mécontentement car "la sécurité des policiers, c'est également la sécurité de la population".
Des appels à la population à se joindre à la manifestation de ce 19 mai devant l'Assemblée ont été lancés, dans cette même optique.
Pour aller plus loin :
Police et violence : un malaise qui dure.