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1979, la ligne Nice-Cuneo est à nouveau sur les rails

1979, la ligne Nice-Cuneo est à nouveau sur les rails

Après sept mois de travaux, le train des Merveilles redémarre ce lundi 3 mai, entre Breil-sur-Roya et Tende, un tronçon fortement endommagé par la tempête Alex. Retour sur l'histoire mouvementée de la ligne Nice-Cuneo, dont les travaux remontent au XIXe siècle.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.05.2021 - Mis à jour le 05.05.2021
 
Après sept mois de travaux, le train des Merveilles redémarre ce lundi 3 mai entre Breil-sur-Roya et Tende, un tronçon, fortement endommagé par la tempête Alex, de la ligne reliant Nice à Cuneo. Retour sur l'histoire mouvementée de cette à cheval entre France et Italie et dont les travaux remontent au XIXe siècle. 

Ce lundi 3 mai, les passagers au départ de Nice ont pu rejoindre la ville de Tende, dont l'accès ferroviaire n'était plus possible depuis les dégradations occasionnées il y a sept mois par la tempête Alex et l'affaiblissement d'un ouvrage d'art qui s'en était suivi. Sur les réseaux sociaux, les habitants de la vallée de la Roya, surnommée la "vallée des Merveilles", ont laissé éclaté leur joie de retrouver ce train synonyme de désenclavement et de reprise du tourisme. 

Le train des Merveilles, c'est une desserte essentielle à la vie de cette région encaissée, aux vallées étroites et aux nombreux obstacles naturels à franchir. C'est le 6 octobre 1979 que cette ligne, inaugurée pour la première fois en 1928, était rouverte, après des travaux de remise en état commencés en 1973 côté italien et en 1974 côté français. 

A bord du train, Louis Lemaire, directeur régional de la SNCF, témoignait de sa satisfaction : « La vocation de cette ligne est de permettre aux Piémontais de rejoindre la Riviera italienne ou la côte d'Azur, et cela présente à la fois un intérêt de désenclavement pour la population de la Haute Vallée de la Roja, ainsi qu'un aspect touristique extrêmement important pour les gens de la côte méditerranéenne, puisque elle permettra aussi bien en été d'aller dans la vallée des Merveilles, qu'en hiver d'aller faire du ski dans les hautes stations italiennes. »  

Francis Palmero, sénateur français, abondait dans le même sens, insistant sur l'aide inestimable fournie par les Italiens pour la réalisation du projet, et revenait sur les trésors de persuasion qu'il lui avait fallu employer pour convaincre Paris de l'utilité d'une ligne de chemin de fer : « C'est le résultat heureux d'un combat de trente-quatre années contre l'indifférence, contre l'incrédulité souvent, et même contre l'opposition de ceux qui voulaient sacrifier le chemin de fer à la route. Nous, nous voulions les deux, et c'est chose faite grâce en partie à l'Italie [...] qui finance largement ces travaux. »

C'est en effet en Italie qu'il faut se rendre pour retrouver la genèse de cette ligne. Le premier projet d'un ingénieur transalpin est mis en avant par le président du Conseil des ministres du royaume de Piémont Sardaigne Camillo Cavour, en 1853. 

1883, les premiers coups de pioche sont donnés côté italien. De l'autre côté des Alpes, il faut attendre 1905 pour que la France commence les travaux sur son tronçon. 1914, la Première Guerre mondiale éclate, suspendant les travaux pour quatre longues années. Finalement, les deux tronçons se rejoignent le 31 octobre 1928 pour l'inauguration.

Les ingénieurs et les ouvriers des deux pays se sont livrés à des prouesses techniques, construisant plus d'une centaine de tunnels, de ponts et de viaducs. L'ambition est alors de réaliser une ligne pouvant permettre une grande fréquentation avec une dimension internationale permettant la liaison entre le nord et le sud de l'Europe. 

Côté technique, c'est l'Italie qui va innover avec la première électrification de la ligne, en 1935. Très endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, la liaison entre Nice et Cuneo va lentement tomber dans l'oubli des décideurs romains et parisiens, avant sa renaissance en 1979.


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