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1978 : "En ne respectant pas le port de l'étoile jaune, nous risquions la déportation"

1978 : "En ne respectant pas le port de l'étoile jaune, nous risquions la déportation"

Lors des manifestations de samedi 17 juillet contre l'extension du pass sanitaire, plusieurs personnes arboraient l'étoile jaune. Une comparaison avec la traque des Juifs sous l'Occupation qui ne passe pas.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 19.07.2021 - Mis à jour le 20.07.2021
Témoignage sur le port de l'étoile jaune - 1978 - 01:54 - vidéo
 

C'est une comparaison qui choque. Lors des manifestations de samedi 17 juillet contre l’extension du passe sanitaire, qui doit être examiné cette semaine par le Parlement, plusieurs personnes arboraient l’étoile jaune. Comme pour faire passer le message selon lequel la limitation d'accès à certaines activités, transports ou lieux, aux personnes non vaccinées serait comparable à la traque des Juifs par les nazis et leurs collaborateurs durant la Seconde Guerre mondiale.

Depuis ce weekend, de nombreuses personnalités politiques ou communautaires ont fait part de leur indignation, à l'image du secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, ce lundi matin sur BFM-TV : « Comparer le passe sanitaire à l’étoile jaune, c’est honteux, c’est immoral, monstrueux ».

La véritable étoile jaune, imposée par l'Allemagne nazie à toute l'Europe occupée, est rendue obligatoire en France à partir du 7 juin 1942, alors que les discriminations et les persécutions contre les Juifs avaient déjà commencé. Cette mesure visait à stigmatiser les Juifs dans l'espace public et à faciliter leur contrôle.

Le 17 novembre 1978, sur le plateau de "Aujourd'hui Madame", Madame Goldberg évoquait ses souvenirs de l'Occupation, lorsque, jeune fille de 14 ans, elle avait été obligée, comme sa petite soeur de 9 ans, de porter l'étoile jaune : « Il y avait l'interdiction d'aller au cinéma, de rentrer chez soi après 8 heures du soir, de prendre le métro à l'exception du dernier wagon, de prendre le train en dehors de sa circonscription, d'entrer dans un jardin public, d'entrer dans des magasins à certaines heures ». Un statut qui faisait surtout peser le risque de « peine de mort » avec la menace bien réelle de la déportation en camp de concentration à la moindre infraction des règles édictées sur les Juifs.

Selon le Mémorial de la Shoah, « 76000 Juifs dont plus de 11000 enfants sont déportés par les nazis avec l’aide du gouvernement de Vichy et arrachés à la vie. 25% de la population juive en France est victime de la Shoah. »

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