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1976, paroles d'enfants : " On vit en communauté…"

1976, paroles d'enfants : " On vit en communauté…"

Dans les années 70, dans la mouvance hippie, des familles s'installaient en Ariège. Leurs enfants expérimentaient la vie en communauté et en totale liberté. Découvrez les paroles de ces gamins épris de liberté et amoureux de la nature…


Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.08.2019 - Mis à jour le 03.08.2020
La communauté dans l'Ariège - 1976 - 11:26 - vidéo
 

"On vit en communauté. On vit tous ensemble. On ramasse le bois tous ensemble. Il y a plusieurs maisons. On habite par famille dans les maisons mais on fait les travaux ensemble…"

En décembre 1976, Agnès Vincent part à la rencontre d'enfants qui vivent depuis trois ans avec leurs parents dans la montagne. Pour eux, la ville est un lointain souvenir. Avant d'arriver là, ils habitaient à Paris, Rennes ou Angoulême. Et visiblement la ville ne leur manque pas : 

"J'aime mieux être ici parce qu'on peut se balader partout, alors qu'en ville il faut toujours rester enfermé…"

Leurs parents sont devenus agriculteurs ou éleveurs de chèvres. Ce sont eux, ou des voisins d'autres communautés, parfois d'anciens professeurs, qui leur font la classe. Et quand ils ne sont pas là, les enfants écrivent des poèmes…

Ils suivent aussi des cours et activités pratiques : aller chercher le bois, faire du jardinage, traire les chèvres. Ils confectionnent des marionnettes pour leur spectacle de Noël…

"Quand les grands font de l'expression corporelle, les petits peuvent y assister."

Et toute la montagne leur appartient. C'est en toute liberté qu'ils s'y promènent. Ce gamin de six ou sept ans raconte qu'il va tout seul aux champignons : "Je les reconnais pas bien des fois, non. Des fois, oui… Avant, je ne savais pas bien les reconnaître mais maintenant, je sais bien"

La montagne c'est aussi le lieu où l'on construit des cabanes que les enfants décrivent fièrement.

La plupart ont bien vécu le fait de venir s'installer "à la campagne". Ce petit-là, à l'air serein, se souvient que ses parents n'ont pas pris de gants pour le déménagement : "Ben moi, ils m'ont rien dit. On est venu !"

La plupart des gamins confient leur bonheur de vivre dans la nature et avouent ne plus vouloir retourner en ville. Chacun y va de son argument : "vivre ici !"

"Le plus intéressant ici, c'est qu'on peut se balader, faire des cabanes et chercher des champignons. On peut faire plus de choses qu'à Paris…"

"Moi avant, j'étais dans un immeuble, alors je m'embêtais et puis il pleuvait souvent là-bas, alors je ne pouvais même pas sortir. On m'empêchait de sortir, je devais faire mes devoirs."

Leur métier plus tard ? Ils l'imaginent comme n'importe quel autre enfant :  "électricien ou géomètre mais à la campagne". "Moi je vais sûrement faire fermier. Avoir des moutons comme mon père. Des poules, des chèvres… Parfois je leur donne à manger, à boire. J'apporte le biberon aux agneaux."

Du côté des filles, même unanimité, toutes veulent rester en montagne : "parce que si on veut élever des animaux, on ne peut pas en ville." Et quant à aller à l'école ailleurs : "moi si ça m'intéresse, je veux bien y aller mais autrement… le CEG, j'y suis déjà allée. C'est pas bien. Il y a plein de monde et les maîtresses sont sévères."

Dans tous les cas, le gamins estiment qu'ils auront la possibilité de choisir et que cela dépendra d'eux et pas de leurs parents.

Une petite voix diverge cependant, celle du cueilleur de champignons en herbe, lui "préfère la ville" et quand Eliane Vincent lui demande pourquoi, il répond : "parce que j'aime mieux du matériel…"

Cette autre fillette se lance à son tour, mais pas très convaincue : "je veux habiter ailleurs, à la ville, parce que c'est mieux."

Le petit Sylvain qui râle depuis le début du reportage et refuse de répondre aux questions dit qu'il ne fera "RIEN!". Sa petite sœur explique qu'il fera comme leur père : "il se promène et il ne fait rien du tout!"

Beau programme de vie non ? Ne rien faire. C'est peut-être le secret du bonheur qui sait …

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Florence Dartois


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