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1975 : Paul-Emile Victor alerte sur le danger mortel de la pollution

1975 : Paul-Emile Victor alerte sur le danger mortel de la pollution

Sur le plateau de l'émission "Pleine page", le scientifique et explorateur mettait en garde : la pollution engendrée par nos sociétés modernes nous fait courir un risque mortel, et nous devons nous réveiller, avant qu'il ne soit trop tard.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.05.2020 - Mis à jour le 27.05.2020
 

Voici le script de cette intervention de Paul-Emile Victor de 1975. Nous vous la proposons à l'occasion du Congrès mondial de la nature (UICN) qui se tient à Marseille du 3 au 11 septembre.

« Je dirais qu’il y a trois positions que l’on peut prendre devant les problèmes généraux, qui ne sont pas seulement ceux de la pollution, mais ce dont nous parlons ce soir c’est essentiellement la pollution. D'abord une position que j’appellerais « àquoiboniste », c’est-à-dire de dire « à quoi bon, on y peut rien, qu’est-ce que je peux faire moi dans un monde pas comme celui-là ? » C’est une position à mon avis inadmissible, parce que c’est une position de perdant, de battu d’avance. Et puis il y a une position qui me paraît (...) beaucoup plus dangereuse, beaucoup plus inadmissible encore, c’est celle de gens que j’appelle, et parmi mes amis il y en a : « les obscurantistes sécurisants ». Ceux qui disent : « Bah il y a toujours eu de la pollution, après tout il y en a peut-être un peu plus aujourd’hui. Il ne se passera rien de catastrophique. Vous autres… » parlant de mes amis et de moi qui luttons comme nous le pouvons contre ces problèmes, contre la pollution en particulier, ils disent de nous, nous sommes des sinistrosés. Nous sommes atteints de sinistrose. »

Responsabilité

« La position prise par les « sécurisants » est dangereuse car il est évidemment beaucoup plus facile de les croire, du fait même que, c’est facile de ne rien faire. Elle est dangereuse parce qu'on donne l’impression qu’on a pas besoin de faire quelque chose. Et puis enfin, il y a tout de même la position d’un certain nombre de gens dont je suis, dont mes camarades Cousteau, Tazieff, Leprince-Ringuet, Bombard, beaucoup d’autres. Nous sommes des optimistes à savoir que nous pensons à savoir qu’il n’est pas trop tard pour faire quelque chose. Et alors, j’ajouterais ceci : si on croit les gens que j’appelle des « obscurantistes sécurisants », si on les croit et qu’on ne fait rien, et qu’on s’aperçoive dans 15 ans qu’ils ont eu tort, qu’ils se sont trompés, ils auront pris une responsabilité, et nous avec eux, terrible vis-à-vis de ceux qui nous survivrons, de nos enfants en particulier. Car il sera trop tard dans 15 ans pour revenir. Il n’y a pas de doute que si c’est vrai ce qui est en train de se faire, dans moins de 25 ans, il sera trop tard pour revenir en arrière. Et ces gens, les « sécurisants » ne pourront pas avoir d’autre position que de dire : « Ah bah nous nous sommes trompés, nous sommes navrés, nous nous sommes trompés ». Mais on y sera dans le merdier ! »

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