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Des traditions de Pâques bruyantes en Picardie dans les années 1970

Des traditions de Pâques bruyantes en Picardie dans les années 1970

Les célébrations de Pâques ne se déroulent pas qu'à Rome, en France aussi, et parfois dans de tout petits villages. En 1975, dans une bourgade de Picardie, on pratiquait encore une vieille tradition. Pour remplacer les cloches parties à Rome, les garçons ressortaient crécelles et autres objets en bois pour prévenir des offices religieux. Cette année-là, une révolution bouleversait cette tradition ancestrale.

 

Par Florence Dartois - Publié le 09.04.2020 - Mis à jour le 07.04.2023
Pâques insolites - 1975 - 03:36 - vidéo
 

L'ACTU.

Tous les enfants les attendent ! À Pâques, les cloches passent déposer les œufs en chocolat dans les jardins. Mais quand les cloches sont absentes, que faire ? C'est ce que nous dévoile l'archive de 1975 proposée en tête d'article.

L'ARCHIVE.

Cette année-là, dans un village picard, on pratiquait encore une vieille tradition, le « pocage ». Pour remplacer les cloches parties à Rome, les garçons ressortaient les crécelles et autres objets en bois pour annoncer les offices religieux. D'abord réservée aux enfants de chœur, qui passaient autrefois de maison en maison pour recevoir des dons de la part des habitants (des œufs frais), en guise de rétribution pour les services rendus, la tradition s'était ensuite étendue à tous les petits garçons du bourg. Et en 1975, année de la femme, les filles accompagnaient les garçons pour la première fois !

Sur le pas des portes, les vieilles dames étaient ravies : « moi je n'aurais pas eu le droit de défiler avec les garçons ! », regrettait l'une d'elle. « Maintenant, les garçons et les filles, c'est pareil ! », approuvait une autre.

Pas de cloches, mais de vrais œufs

L'occasion pour les « Anciens » de ressortir leurs propres crécelles conservées précieusement de génération en génération, et de se rappeler du « bon vieux temps », où il fallait se lever à « 5 heures du matin » pour faire résonner les instruments en bois ou craindre « une amende » en cas de défection. Et comme toute peine méritait salaire, le samedi de Pâques, les enfants passaient dans les maisons pour récolter de vrais œufs, pas des œufs en chocolat et « quelques sous » quand même !

Rien dans les attitudes ni dans les chants n'avaient changé, mais les « vieux » s'attendaient à la fin de cette tradition, pour une raison bien précise, les poulaillers se raréfiaient. Bientôt les vrais œufs, issus de « vraies poules élevées au grain », s'en serait fini, constatait une ancêtre bien ridée : « Avant, on faisait un repas avec un œuf, maintenant le siècle, il a changé, il n'y a plus rien de pareil ! ».

Cette femme était pessimiste, car près de 50 ans plus tard, la tradition des crécelles et celle de la remise de vrais œufs existe toujours dans certains villages des Hauts-de-France, d’Alsace ou de Lorraine. Ils se sont ouverts à tous les enfants du village, filles et garçons ! La crécelle n'a pas fini de grincer dans les rues picardes.

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