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1973, le bonheur est dans le potager

1973, le bonheur est dans le potager

Crise du Covid-19, confinement et peur de la pénurie... de nombreux Français ont retrouvé le chemin du potager et le plaisir de cultiver ses propres légumes. Un plaisir que pratiquaient de nombreux Français dans les années 70, à la campagne et à la ville.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.05.2020 - Mis à jour le 13.05.2020
Magazine de la vie rurale : Le potager - 1973 - 11:16 - vidéo
 
Crise du Covid-19, confinement et peur de la pénurie... de nombreux Français ont retrouvé ce printemps le chemin du potager et le plaisir de cultiver ses propres légumes. Un plaisir que pratiquaient de nombreux Français dans les années 70, à la campagne et à la ville.

En avril 1973, le Magazine de la vie rurale nos entraînait à la rencontre de passionnés de jardinage. A l'époque encore, les agriculteurs et l'essentiel  des ruraux attendaient "de leur potager l'essentiel de leur alimentation, par goût, pour le sport aussi".

A table, une famille décrit sa joie de partager ses légumes "naturels et sans engrais chimiques."

La journaliste s'interroge "Pourquoi des potagers aujourd'hui ? Alors que l'agriculture industrielle permet une abondance de légumes sur les marchés, toute l'année ?"

Pour les ruraux, comme les citadins d'alors, le potager semble indispensable et représente un certain retour à la nature.

Cette agricultrice, surprise en plein arrachage de très beaux poireaux, explique que le potager, c'est elle ! "Sauf le bêchage, c'est mon mari." Son jardin produit "300 kilos de pommes de terre par an (...) 150 kilos de poireaux à peu près (...) et cette année, 100 kilos d'endives." Elle attaque alors ses semis de printemps. "On sait ce qu'on mange. Tout est bon, c'est frais." Pas de gaspillage, le surplus est congelé.

La journaliste poursuit "on dit que le Français est né jardinier. Pour qui possède un coin de terre, cela se vérifie toujours."

Ce couple de retraités parisiens s'est retiré dans une petite ville et... jardine. Une découverte. Monsieur est conquis : "C'est agréable, on récolte ses légumes. On vient les chercher au jardin. On les épluche, une demie heure après, on les mange. C'est formidable quoi." et le plaisir de vivre en autosuffisance aussi : "ben, je fais pratiquement tous mes légumes, en assez grande quantité pour mettre en conserves ou au congélateur. Ce qui fait que je passe tout l'hiver." Et madame ajoute, "sans compter tes enfants qui repartent toujours avec un panier bien garni !"

Pour elle, impossible désormais d'acheter sur le marché : "pour moi, il a toujours l'air triste ce légume ! Les fruits c'est pareil, je ne mange jamais de fraises de marché !" Son mari ajoute "C'est manipulé. Là, c'est manipulé une fois : de la terre à l'évier, de l'eau et du vinaigre et hop, c'est fini !" Pour eux le retour à la nature c'est "100% de bonheur."

A la ville, les légumes ont la côte aussi...

Pour les citadins, comment parler de potagers ? Il y a des jardins familiaux loués par les communes. Jacqueline l'assure, "c'est une détente et je m'aère énormément (...) ça me permet de manger des légumes frais du jardin, des légumes que je n'achèterais pas parce qu'ils sont quand même assez chers." L'autre avantage, c'est la convivialité entre jardiniers urbains : "ça permet vraiment des rapports humains dirons-nous."

Un autre jardinier urbain est fier de cueillir sa dernière récolte de choux de Bruxelles. Les tiges cuites à l'eau sont dégustées à la vinaigrette, comme des "asperges du pauvre". Il n'y a rien de perdu. Les plans déracinés seront transportés à "la fumière pour constituer un excellent engrais."

Le reportage se poursuit avec l'interview d'un expert du jardinage, monsieur Giordano, de la rubrique jardinage du Journal du dimanche. En avril, il faut ameublir le sol "mais sans retourner la terre, simplement en la soulevant avec un bêche". Il fait une démonstration du geste en ajoutant de l'engrais, sorte de compost enrichi. Il prodigue ensuite les conseils de semailles et de plantation des pommes de terre. Lui est adepte de la culture intensive dans un minimum de surface. "En hiver mon jardin rapporte et c'est ça l'important".

Pour la culture des cornichons, il a dressé un filet en travers du jardin, "le cornichon grimpe sur le filet, si bien qu'il ne tient pas de surface au sol... et au pied des cornichons, je peux faire des salades toute l'année." Il ajoute : "le potager a ses titres de noblesse. Un potager, c'est décoratif. L'alignement des légumes, c'est quelque chose de très agréable à voir et puis, vous pouvez le marier avec des fleurs vivaces, des rosiers et des arbres fruitiers également".

Pour aller plus loin

Le jardinage dans tous ses états (playlist)

Permaculture, un idéal qui prend racine. (Article)

1979, Louis de Funès dans son jardin bio. (Article)

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Florence Dartois


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