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1970 : « Le pyromane éprouve un sentiment narcissique »

1970 : « Le pyromane éprouve un sentiment narcissique »

Un pompier pyromane est soupçonné d'être à l'origine d'un incendie qui s'est déclaré dans l'Héraul ce mardi. Mais qu'est-ce que la pyromanie ? En 1970, le Docteur Ben Soussan, psychiatre, définissait les ressorts de ce trouble du comportement.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 24.08.2021 - Mis à jour le 28.07.2022
 

Un pompier volontaire du SDIS de l'Hérault a été interpellé par la gendarmerie de Lodève. Il est suspecté d'être à l'origine de plusieurs départs de feux ces dernières semaines dans le département, où 800 hectares viennent de brûler. Les pyromanes sont majoritairement des hommes, qui ressentent une fascination pour les flammes. Mais la pyromanie n'est pas considérée comme une maladie.

Le 17 juillet 1970, dans une interview donnée au journal télévisé de 20h00, le docteur Ben Soussan, psychiatre tentait de décrire les motivations de ces allumeurs de feux. Il différenciait le pyromane de l'incendiaire. Ce dernier répondant selon lui « à un motif logique, ou en apparence logique, qui est d'accomplir une mission en mettant le feu ».

Le médecin expliquait que le véritable pyromane d'un point de vue psychiatrique, compensait, « en mettant le feu, un sentiment d'infériorité. C'est un besoin de se mettre en valeur de cette sorte, aussi bien d'ailleurs en mettant l'incendie qu'en l'éteignant ». Il faisait là référence au constat que de nombreux pompiers, le plus souvent des auxiliaires, mettent le feu pour pouvoir ensuite l'éteindre. On parle de « pompiers pyromanes ». Ils parvenaient ainsi à se faire bien voir de leur communauté en participant activement à la lutte contre le sinistre dont ils étaient les initiateurs.

« Le pyromane trouve dans cette action de mettre le feu quelque chose de très profond, de très narcissique, et qui souvent est teinté d'un érotisme certain, d'une façon symbolique », poursuivait-il. Selon le docteur Ben Soussan, les pyromanes étaient bien plus nombreux qu'on ne pourrait le penser, mais ils se dévoilaient surtout dans les zones rurales, les villes se prêtant moins à leurs méfaits.

Quant à la cure, elle lui paraissait difficile puisque la pyromanie n'était pas considérée comme une maladie et que les auteurs des feux ne se considéraient pas comme malades. Le spécialiste concluait sur l'importance à les obliger à se soigner pour « protéger la société contre leurs actes».

Pour aller plus loin :

Le pyromane de Mulhouse : avis d'un psychiatre. Un sujet du 27 juin 1972.

Les milices de Mornas. Un reportage d'Antenne 2 diffusé le 14 août 1979.

Interview d'un psychiatre au sujet de la pyromanie. Une interview diffusée dans le journal télévisé du 1er octobre 1986.

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