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1964, au Club Med : "Les Géo sont beaux garçons mais assez bêtes"

1964, au Club Med : "Les Géo sont beaux garçons mais assez bêtes"

Gilbert Trigano mourait il y a vingt ans, à l'âge de 80 ans. Homme d'affaires, il reste célèbre pour avoir considérablement développé le Club Méditerranée. Une société de vacances qui véhicule pas mal de clichés, comme le montrait déjà ce reportage, en 1964, au Club de Ouarzazate.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.02.2021 - Mis à jour le 08.02.2021
L'ambiance au Club Med d'Al Hoceima au Maroc - 1964 - 04:10 - vidéo
 
Gilbert Trigano mourait il y a vingt ans, à l'âge de 80 ans. Homme d'affaires, il reste célèbre pour avoir considérablement développé le Club Méditerranée. Une société de vacances qui véhicule pas mal de clichés, comme le montrait déjà ce reportage, en 1964, au Club de d'Al Hoceima.

C'est en 1950 que Gérard Blitz, champion de water polo et grand adepte de yoga, fonde le Club Méditerranée. Gilbert Trigano va rejoindre la société trois ans plus tard comme directeur financier, avant de devenir, en 1963, son Pdg.

Le "Club Med" connaît dans ces années de croissance économique et de transformation des moeurs un grand succès auprès des Français qui sont toujours plus nombreux à se rendre dans les villages du Club pour leurs vacances. 

En 1964, un reportage de Seize millions de jeunes va à la rencontre de touristes au Club Med d'Al Hoceima, au Maroc. Tandis qu'un jeune homme, allongé sur sa chaise longue, dit tout le bien qu'il pense de l'organisation du séjour, d'autres avis sont plus mitigés. 

Une jeune femme semble apprécier ses vacances, mais elle affiche aussi un avis très lucide sur l'atmosphère du lieu, jugeant « la vie au club assez insignifiante ». Quant aux relations humaines, elles sont « sincères puisque momentanées ». 

Une autre jeune femme, en maillot de bain sur la plage, apprécie beaucoup le farniente des longues journées passées sous le soleil : « Je vis comme un petit animal, je rêvasse, je me promène, je regarde les gens, c'est amusant. » Les relations avec les gentils organisateurs (les Géo) semblent par contre assez superficielles : « Ils ne sont pas très intéressants, ils sont assez beaux garçons et pensent que ça suffit, et en général ils sont assez bêtes ». 

Un peu plus loin, rencontre avec un jeune homme. Allongé sur sa serviette de bain, il affiche le sourire des beaux jours et le bronzage de l'oisiveté. A son cou, un grand collier de perles qui est en fait le moyen de paiement pour les consommations du village : « C'est formidable pour dépenser plus, puisque ça coûte cher, mais c'est beaucoup plus sympathique de dépenser avec ce collier qu'avec du vrai argent. »

Regard lucide et amusé sur un système qui n'oublie pas de générer du profit. Mais s'il est une critique que ce touriste semble émettre à l'encontre du club, c'est « l'interdiction de parler politique » : « C'est pas sympathique du tout. Ici on ne parle que du temps, du ski nautique, de la chasse sous-marine, et du mérou, et c'est tout ! »

Alors, on comprend que quand arrivent les journaux, tous les dimanches avec les nouveaux vacanciers, notre jeune homme bronzé et curieux « se jette dessus ». Surtout qu'avec les journaux, arrivent en même temps les nouvelles « jolies filles ».


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