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1963, l'insomnie déjà décrite comme le "mal du siècle"

1963, l'insomnie déjà décrite comme le "mal du siècle"

Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 entraîne chez de nombreux Français des problèmes d'insomnie. En 1963, ce médecin décrivait déjà cette pathologie comme le "mal du siècle".


Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.03.2020 - Mis à jour le 27.04.2020
L'insomnie - 1963 - 03:00 - vidéo
 

Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 entraîne chez de nombreux Français des problèmes d'insomnie. Une problématique qui semble se renforcer, mais qui empoisonne le quotidien de nombreux Français depuis de nombreuses années. Selon une étude de l'INSV/MGEN menée en 2015, 16 % des Français déclaraient alors souffrir d'insomnie chronique. Plus généralement, selon une étude menée par Santé publique France en 2019, plus d'un tiers des Français dormirait moins de 6 heures par nuit. 

L'insomnie est en réalité une problématique déjà pointée du doigt en 1963. Un médecin la décrivait ainsi comme le "mal du siècle", la conséquence de notre "civilisation industrielle" : 

« De plus en plus, l'insomnie est le symptôme le plus fréquent parmi nos malades mais aussi parmi les gens bien portants. A cela, les causes sociales sont très nombreuses. Tout d'abord à un degré simple, tout changement d'habitude. Les trois 8 souvent incriminés. Mais bien d'autres habitudes encore. Tout le monde sait que l'habitué du sommeil de dix heures le trouve difficilement lorsqu'il s'endort à deux heures du matin. Si l'on va plus loin, on trouve des causes psychologiques affectives, et notamment le morcellement du temps. L'ouvrier pressé par ses transports du matin, pressé par ses tâches et son rendement. Pressé par ce qu'il a à faire le dimanche autour de sa maison. Le cadre qui multiplie ses entrevues, qui voit de plus en plus de personnes parlant de choses de plus en plus différentes, qui a des tâches techniques de plus en plus diverses. Les professions libérales également sont prises dans le même engrenage, le temps est de plus en plus morcelé et les contacts de plus en plus multipliés. D'où à la fois, surmenage, et à la fois sensation de tâches non accomplies, de courir après le temps. A côté de ça nous vivons aussi dans une civilisation de plus en plus policée, nous ne savons pas à qui nous en prendre finalement dans cette lutte contre le temps. De plus en plus les choses semblent se faire selon la logique, et notre agressivité est constamment contenue. Nous sommes à la fois infantilisés, nous nous sentons à la fois coupables de ne pas arriver à faire ce que nous avons à faire et à la fois nous nous sentons coupables de ne pas pouvoir nous exprimer comme nous voulons. Certainement, ces causes jouent beaucoup sur le sommeil. 

- A qui la faute, à la civilisation ou à l'homme qui n'a pas su s'adapter à une situation qui existe malgré tout ? 

On ne peut jamais incriminer une civilisation, c'est l'homme qui la crée. C'est elle qui rejaillit sur l'homme ensuite, mais c'est l'un des traits de la civilisation industrielle. 

- Devant cette situation, que faire ? Est-il possible tout de même d'imaginer des solutions ? 

Des solutions peut être, mais certainement pas de panacée, pas de truc, pas de recette. Solution d'abord que chacun doit avoir en esprit. Il y a là une responsabilité collective de notre rythme de vie. Et puis solution individuelle selon les cas, dont la psychothérapie et la relaxation [...], ainsi que les mesures prophylactiques qui sont d'ordre sociologique. 


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