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1960 : que pensent les lycéens des interdits vestimentaires en classe

1960 : que pensent les lycéens des interdits vestimentaires en classe

Dans une interview à "Elle", le chef de l'Etat s'est déclaré hostile au crop top, ce T-shirt dénudé, à l'école. Le look des lycéens, un vieux débat débuté dans les années 1960 avec l'apparition de la mini-jupe. Comment s'habillait les lycéens d'alors ? 


Par la rédaction de l'INA - Publié le 16.09.2020 - Mis à jour le 02.07.2021
 
Dans une interview accordée à "Elle", le chef de l'Etat s'est déclaré hostile au crop top, ce T-shirt dénudé, à l'école. Le look des lycéens, un vieux débat débuté dans les années 1960 avec l'apparition de la mini-jupe. Comment s'habillait les lycéens d'alors ? A une époque où les tenues étaient un enjeu de taille entre ados et adultes.

Dans une interview au magazine "Elle" publiée le 1er juillet, Emmanuel Macron évoque le crop top, une t-shirt plébiscité par les adolescentes qui dévoile le nombril. Pour lui, pas question de le porter dans les établissements scolaires : "A l’école, je suis plutôt "tenue décente exigée”, aussi bien pour les filles que pour les garçons." En septembre dernier, deux ministres de son gouvernement avaient soutenu les lycéennes et défendaient leur droit à s’habiller comme elles le souhaitent, Marlène Schiappa et Elisabeth Moreno, qui avaient d'ailleurs rapidement été recadrées par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Nous ne sommes pas loin des débats  qui enflammaient les cours des lycées dans les année 60. A l'époque, les jupes courtes, pour les filles et le blue-jean, pour les garçons, suscitaient l’opprobre des professeurs.

"Les proviseurs ont eu peur de l'influence du blue-jean "

En 1960, ce qui opposait les adultes et les lycéens, c'était donc leurs tenues. Le 17 décembre 1960, le magazine "L'avenir est à vous" consacrait justement ce débat. A l'époque, on faisait surtout la chasse à la mini-jupe, ce qui faisait bien rire cette lycéenne : "L'année dernière, j'avais une directrice qui nous faisait monter sur l'estrade et avec une règle mesurait minutieusement la longueur de notre jupe au-dessous du genou...". Autre point noir des établissements, les jeans, ce jeune garçon avait son explication sur cette interdiction du pantalon en vogue chez les jeunes : "Les proviseurs ont eu peur de l'influence du blue-jean dans les films de la nouvelle vague, donc ça a été interdit... Ils aiment tout ce qui est très classique..."

Classique, voilà qui ne déplaisait pas au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer qui, lors d'un déplacement le lundi 14 septembre 2020, prônait "une position d’équilibre et de bon sens" et conseillait le port d'une tenue "républicaine" : "Il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien". En septembre 2020, un mouvement féministe avait émergé sur les réseaux sociaux avec les mots-dièses #lundi14septembre et #liberationdu14, appelant les lycéennes à défier la "tenue correct exigée" dans certains établissements et à s’habiller comme elles le souhaitaient afin dénoncer les règlements intérieurs jugés sexistes. Années 60 - années 2020, même combat...

Florence Dartois

Pour aller plus loin :

Dans la même émission, le directeur d'un établissement dressait le panorama des interdictions vestimentaires ou plutôt de la "promotion" des vêtements adéquats : "Interdire, c'est beaucoup dire... Nous avons demandé aux élèves de venir en tenue fonctionnelle...". Mais selon la lycéenne, les interdictions prenaient des allures d'inventaire à la Prévert : "Sont interdits, les cheveux dans le dos, les cheveux décolorés, le maquillage, les lunettes fumées, le sac à main, les pantalons, les collants de couleur, les talons hauts..."

Voir tout le reportage (13 minutes)


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