Aller au contenu principal
14 septembre 1957, 1ère émission de La caméra explore le temps

14 septembre 1957, 1ère émission de La caméra explore le temps

Le 14 septembre 1957, les téléspectateurs découvrent une nouvelle série télévisée historique. Il s'agit d'une reconstitution d'événements historiques jouée par des comédiens, souvent prestigieux. Elle a la particularité d'être tournée en direct. Stellio Lorenzi et Michelle O'Glor évoquent le début de ce programme emblématique de la petite lucarne.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 28.08.2019 - Mis à jour le 17.09.2019
 

L'idée de Stellio Lorenzi est très originale, même si elle lui est venue en une semaine comme il le raconte brièvement ici. Avec sa Caméra explore le temps, il place le spectateur dans une quasi situation de voyeurisme, puisqu'une caméra, quasi subjective, le plonge au cœur de l'intrigue historique comme s'il y était. L'effet est bluffant. L'histoire poussiéreuse devient passionnante et plus réelle que jamais comme le souligne Pierre Tchernia : "Dans les conditions du direct, il fallait faire vivre l'histoire comme dans un film..."

Pour la vraisemblance historique, Stellio Lorenzi s'adjoint les service de deux figures de l'histoire à la télé : André Castelot et Alain Decaux. Leur collaboration durera dix ans.

Michelle O'Glor, la scripte de Stellio se souvient des tournages du Drame de Varennes et de Monserrat : "l'émission la plus difficile à faire par ce qu'il y avait un nombre de plans extraordinaires. Il y avait tellement de plans qu'on avait à peine le temps de parler pour mettre en place les caméras. Et comme on était en retard pour le soir car on passait à 20h30, on n'a pas eu le temps de faire la générale dans les temps. Et les comédiens ont dû repasser leur texte à toute vitesse..."

Des images d'époque ont immortalisé ce tournage rocambolesque. Michelle O'Glor et Stellio Lorenzi sont en régie le jour du tournage de Monserrat. La tension à laquelle est soumise le réalisateur est palpable. C'est un passage extrait de la fiction Adieu Philippine de Jacques Rozier qui a permis de conserver cet instant de télévision. 

Pierre Tchernia dans son commentaire souligne que les décorateurs devaient construire le décor en fonction du passage des caméras. Les images de la fiction illustrent ses propos : on voit les cadreurs, le perchman et les comédiens. "Et regardez bien ce qui était la terreur des cameramen : les câbles emmêlés !"

Michelle O'Glor raconte d'ailleurs comment un cameraman s'est fait licencier pour être passé dans le champ pendant le tournage de cette scène. Dans la séquence Stellio Lorenzi s'écrie à propos de ce cameraman : "Virez moi ce con". A la fin il hurle : "je veux qu'on vire immédiatement ce con qui est passé dans le champ !"

De La caméra explore le temps, il reste 39 épisodes sur les 47 tournés. Leur durée : entre 60 à 162 minutes, en noir et blanc et en partie en direct. Elle a été diffusée entre le 14 septembre 1957 et le 29 mars 1966 sur RTF Télévision, devenue la première chaîne de l'ORTF.

Pour aller plus loin

Lorsque Alain Decaux racontait l'histoire à la télé… (Article)

Dans l'émission radio Radioscopie, Alain Decaux évoque l'émission La caméra explore le temps qui dura dix ans (47 émissions, 39 conservées). (Audio, 9 avril 1969)

Il faut avoir vu : le réalisateur Guy Lessertisseur et La caméra explore le temps. Extrait de la répétition de L'Assassinat du duc de Guise avec les acteurs principaux (François Maîstre (Henri III), Georges Descrières (le balafré)). Interview du réalisateur. (12 décembre 1960)

Présentation de la première émission par Alain Decaux et André Castelot. (14 septembre 1957)

Nos contenus sur La caméra explore le temps

Bande-annonce Premium

Florence Dartois


S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.