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Télévision & Expérimentation  : les séances à la carte

Télévision & Expérimentation  : les séances à la carte

EN REGION - Sur grand écran, l’Institut national de l’audiovisuel et la Cinémathèque de Toulouse dévoilent au public, pendant plus de trois semaines, une période où la recherche scientifique et la création ont permis d’inventer la télévision du futur.

Publié le 28.03.2023

La délégation de l'INA à Toulouse vous  proposent des séances à la carte pour raconter une autre histoire de la télévision.  Crédits : INA

"Télévision & Expérimentation", une programmation d’exception coproduite par l’INA et la Cinémathèque de Toulouse, pour raconter une autre histoire de la télévision.

Le cycle, présenté en avril 2022 à la Cinémathèque de Toulouse, a donné naissance à la proposition de séances à la carte représentant la diversité des propositions et mettant en valeur aussi bien des formes courtes que des documentaires et des fictions. Le public y découvrira les créations de réalisateurs comme Chantal Akerman, Claude Chabrol, Jean Eustache, ou Bob Wilson, mais aussi l'univers des Shadoks.

Ces séances ont vocation à circuler dans le circuit art et essai et le réseau des cinémathèques, pour partager ces créations du temps où le tube cathodique tenait du tube à essai. Quand télévision rimait avec expérimentation.

Cette histoire est aussi l’histoire du Service de la Recherche créé en 1960 et dirigé par Pierre Schaeffer (génial touche-à-tout, inventeur notamment de la musique concrète), restructuré en 1974, avec la dissolution de l’ORTF et la création de l’INA, sous l’appellation de Direction des Programmes de Création et de Recherche (DPCR), active jusqu’à la fin des années 1990.

  • Programme La TV sens dessus dessous (65 min.)

Découvrir la télévision insolite et insoupçonnée des années 1970. Des Shadoks, série culte aujourd’hui, révolutionnaire en son temps (1968-1973), et des réactions qu’elle a suscitées. Des jeux formels sur l'image et le son. Jusqu’à une émission incroyablement moderne dans son concept : Réalité-Fiction. Une émission qui mettait en prise cinéastes et téléspectateurs : un premier temps où un quidam raconte une histoire personnelle. Un deuxième temps où un cinéaste (ici Claude Chabrol) met en scène cette histoire, se l’approprie. Et un dernier temps où le témoin découvre son histoire réinterprétée et la commente. Un programme qui vous fera regarder la télévision autrement.

  • Programme Jean Eustache (88 min.)

Deux films que Jean Eustache (La Maman et la Putain) a réalisés pour la télévision. Deux films interrogeant la parole. Odette Robert, une discussion à bâton rompu avec sa grand-mère qui nous saisit tant par son dispositif que par la force de cette femme : à la fois un portrait de femme, un témoignage sur une époque et un portrait en creux du cinéaste. Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch, une expérience déroutante à travers laquelle le psychanalyste Jean-Noël Picq, se livrant à une analyse improvisée du tableau, dévoile le pouvoir de la parole sur l’image. Un film magistral qui pourrait être un segment caché du Vérités et mensonges d’Orson Welles.

  • Programme Chantal Akerman & Cie (82 min.)

Un programme de trompe-l’œil, en compagnie de Michael Lonsdale, Suzuhi Hanayagi, Bob Wilson et Cézanne, bâti autour d’une expérience de trompe-oreille menée par Chantal Akerman : L’Homme à la valise réalisé pour la collection

Télévision de chambre. La cinéaste la plus inventive que le cinéma ait connue, toujours à l’avant-garde, s’empare de la télévision pour livrer une œuvre paranoïaque qui raccorde la performance de l’art contemporain au burlesque du cinéma muet.

toulouse

Qu’est-ce que le Service de la Recherche & la Direction des programmes de création et de recherche (DPCR) de l’INA ?

Le Service de la Recherche est créé en 1959 sous la direction de Pierre Schaeffer. Sa mission est d’étudier l’interdépendance des aspects techniques, artistiques et économiques de la radio et de la télévision, d’expérimenter les nouvelles techniques audiovisuelles et de développer de nouveaux moyens d’expression, d’entreprendre l’application des résultats à l’intérieur et à l’extérieur de la Radiodiffusion-télévision française (RTF). De 1960 à 1974, le Service de la Recherche produit une grande diversité de programmes et d’expérimentations avant-gardistes dans le cadre institutionnel de la télévision française, laissant à ses équipes une importante liberté de création.
Dissous en 1974, le Service de la Recherche voit ses missions intégrées dans un nouvel organisme, l’INA (Institut national de l’audiovisuel), dont l’une des tâches est de produire, pour les trois chaînes de télévision de l’époque, des programmes de création et de recherche. Au sein de l’INA, la Direction des programmes de création et de recherche (DPCR) est alors chargée de développer des propositions novatrices et marquantes. Ainsi, durant 25 ans, les productrices et producteurs de la DPCR permirent à des artistes d’horizons artistiques variés d’expérimenter dans le domaine de la création télévisuelle selon trois axes forts : la fiction, le documentaire et l’expérimental.