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Les femmes sous-représentées dans le documentaire 

Les femmes sous-représentées dans le documentaire 

A l’occasion de l’édition 2022 du festival Sunny Side of the Doc organisé à La Rochelle, l’INA présente une étude sur la place des femmes dans les documentaires diffusés à la télévision en 2021.

Par l'INA - Publié le 22.06.2022

Chantal Akerman en 1980 sur le tournage du documentaire «Dis-moi» réalisé dans le cadre de la collection «Grand-mères» dirigée par Jean Frapat. Crédits : Ruszka, Laszlo ; AFP.

La nouvelle étude de l'INA sur la parité porte sur les premières diffusions de documentaires de l’année 2021, sur les sept principales chaînes télévisées, de TF1 à Arte. Elle concerne près de 1000 œuvres et s’intéresse à la parité femmes-hommes aux postes de réalisation, d’écriture et de narration. Quatre constats majeurs en ressortent.

Les auteurs et réalisateurs hommes sont largement sur-représentés, en particulier aux heures de grande écoute

70 % des réalisateurs de prime time et plus de 80 % des réalisateurs d’access prime time sont masculins. Ainsi, non seulement les femmes occupent moins de postes de création sur les documentaires diffusés, mais les documentaires qu’elles écrivent et réalisent sont moins vus.

Les sujets jugés considérés comme les plus prestigieux ou les plus sérieux sont en grande majorité confiés aux hommes

On observe de fortes des disparités selon les thématiques. Comme le constatait déjà l’INA dans une étude publiée dans La Revue des Médias sur la parole en période de coronavirus dans l’information télévisée, la parole d’autorité est très largement masculine.

Les sujets jugés plus importants ou plus techniques sont majoritairement confiés à des hommes. Ainsi, plus de 75 % des auteurs et réalisateurs des documentaires d’histoire sont des hommes, et, dans l’autre thématique reine du genre documentaire, les films de société, les hommes réalisateurs sont également en majorité. Les femmes sont, quant à elles, sur-représentées dans l’écriture et la réalisation de documentaires sur des sujets socialement vus comme plus féminins : les beaux-arts, la santé et la religion.

etude la place des femmes dans le documentaire

Les hommes dominent largement le temps de parole. Les femmes prêtent leur voix aux créations masculines

Les postes de voix off connaissent une répartition plus égalitaire entre femmes et hommes que pour la réalisation ou l’écriture, les femmes assurant 4 postes sur 10 (contre 3 sur 10 pour les postes de création) dans notre échantillon. Cependant, les interprètes femmes sont plus souvent engagées spécifiquement sur ce poste de narration, alors que les hommes cumulent beaucoup plus fréquemment les fonctions de narrateur, auteur et réalisateur. Les femmes prêtent donc leur voix aux hommes pour des documentaires qu’elles n’ont ni écrits, ni réalisés.

Des résultats cohérents avec l’étude de l’INA sur 20 ans de documentaires

A l’occasion de l’édition 2022 du FIPADOC, l’INA s’était déjà intéressé à la place des femmes dans le documentaire sur le temps long, en étudiant au prisme du genre les postes de réalisation entre 2002 et 2022. Sur 20 ans, on constatait une légère amélioration, ce que confirme l’étude présente. En effet, les cinq dernières années montrent un taux croissant de postes de réalisation assurés par des femmes. 2020 et 2021 sont les deux meilleures années depuis 20 ans avec respectivement 30 % et 33 % de réalisatrices (25% en moyenne de 2002 à 2022). Si l’on notait une amélioration de plus de 10 points depuis 2002, on peut néanmoins souligner que cette évolution reste très lente.

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