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À la télévision et à la radio, le temps de parole des femmes reste inférieur à celui des hommes

À la télévision et à la radio, le temps de parole des femmes reste inférieur à celui des hommes

Pour la quatrième année consécutive, l’INA est partenaire de l’Arcom et de l’Agence nationale de recherche sur l’étude portant sur la représentation des femmes dans les médias. Un peu plus présentes à la télévision et à la radio en 2022, les femmes continuent à disposer d'un temps de parole bien moindre. Les programmes sportifs demeurent les plus fermés.

Par l'INA (avec AFP) - Publié le 07.03.2023

Comme chaque année, l'Arcom publie son rapport sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio. Crédits : Arcom.

Un peu plus présentes à la télévision et à la radio en 2022, les femmes ont toutefois continué à disposer d'un temps de parole bien moindre, selon un rapport de l'Arcom publié le 6 mars 2023. « Il est tout simplement inacceptable que les femmes qui représentent plus de 52% de la population française ne soit pas représentées de manière paritaire », a déclaré Roch-Olivier Maistre, à la tête du régulateur des médias, lors d'une conférence de presse en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak.

La proportion de femmes présentes sur les chaînes de télévisions et radios, toutes catégories confondues en 2022, a progressé d'un point par rapport à l'année précédente à 44% (46% à la télévision, 42% à la radio). En revanche, leur temps de parole a stagné à 36%, selon le rapport de l'Arcom, réalisé avec la participation de l’INA et les outils d’intelligence artificielle développés par David Doukhan, ingénieur au service recherche de l’Institut.

De manière générale, la part des présentatrices a augmenté (50%, +2 points), tout comme celles des expertes (45%, +2 points), un « élément de fierté collectif », pour Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l'Arcom. En revanche, la proportion de femmes journalistes ou chroniqueuses a reculé d'un point en un an à 42%.

Contrairement aux autres catégories, les invitées politiques sont les seules à ne pas avoir décollé à l'antenne (32% en 2022, comme en 2016). Ainsi, en 2022, année d'élections présidentielle et législatives, le temps de parole politique des femmes n'a pas progressé, il a même été « largement inférieur à celui des hommes » s'élevant à 29% en moyenne sur l'année, constate le régulateur. Les deux semaines précédant le premier tour de la présidentielle, les femmes n'ont représenté que 20% du temps de parole des soutiens aux candidats à l’Élysée puis 18% durant l'entre-deux tours.

Les programmes sportifs demeurent les plus fermés aux femmes : 21% de présence en plateau en moyenne (seulement 9% de présentatrices/journalistes/chroniqueuses sportives à la radio) et 11% du temps de parole. « Il y a un véritable travail à faire », a insisté Laurence Pécaut-Rivolier, alors qu'approchent les JO de Paris.

Une attention particulière a été portée sur la publicité dans cette édition du rapport. En six ans, la publicité a fait des progrès : les femmes y sont devenues majoritaires en 2022, tous rôles confondus, à 51% contre 46% en 2017, s'approchant ainsi de la réalité sociale. La publicité s'amuse aussi à tordre les clichés en représentant plus les femmes que les hommes dans des activités scientifiques ou pour la conduite de véhicules. À l'inverse, les hommes sont majoritaires quand il s'agit de montrer des personnes faisant le ménage ou s'occupant seules des enfants.

Malgré ces progrès, les stéréotypes de genre continuent d'être véhiculés avec la surreprésentation des femmes dans certaines catégories de publicité (luxe, habillement, entretien du corps). Les femmes ont tenu des rôles esthétiques ou inactifs dans 18% des publicités diffusées en 2022 contre 50% en 2017.

À la télévision, on note globalement que la présence et le temps de parole des femmes sont plus importants dans la publicité que dans les autres programmes. On remarque aussi des déséquilibres importants entre parole et visage selon les types de programmes.

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