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Les croqueurs de pommes

Les croqueurs de pommes

18.11.1976 - 13:22 - vidéo

Atteint d'un cancer à l'âge de 26 ans, Guy Claude BURGER décide seul d'en rechercher les raisons éventuelles à l'intérieur de son mode de vie, le plus ordinaire qui soit. Il met rapidement en cause la nourriture qu'il absorbe, il en élimine peu à peu certains éléments et miracle, il guérit. Depuis 12 ans, il poursuit cette étude à Eclepens, un village suisse de la banlieue de Lausanne où son expérience réunira une petite communauté à son tour soulagée de bien des maux. Aujourd'hui, 200 personnes à travers l'Europe ont choisi d'appliquer ce système à partir de la réflexion fondamentale fondée sur la première question de Guy Claude BURGER. Guy Claude BURGER : "pour quel carburant le moteur humain est-il construit ? l'organisme humain est construit d'après les schémas génétiques, d'après ce que lui transmet l'hérédité depuis des temps très reculés, alors est-ce que la nourriture qui correspond à tout ce qui se passe dans le corps est aussi la nourriture très ancienne qui date de l'époque où cette génétique s'est élaborée ? Depuis que l'homme est doué d'intelligence, il a pu mettre un écran entre la nature et lui-même. Il peut transformer les aliments donnés par la nature et on ne s'est pas posé la question de savoir si ça n'avait pas des conséquences graves au niveau de notre métabolisme. L'homme a d'abord eu le feu et a pu cuire sa nourriture. il est le premier animal à cuire sa nourriture. Il dispose aussi de l'assaisonnement, il peut modifier mécaniquement sa nourriture, il peut élever des vaches, disposer du lait animal c'est-à-dire d'une autre espèce animale que la sienne. Ces artifices amènent-ils quelque chose de bien ou de mal ? Ce qui est meilleur pour la bouche est-il meilleur pour le corps ? Nous nous sommes posé la question et à force d'expérimenter nous en sommes arrivés à la conclusion que l'organisme humain est encore construit pour le carburant d'origine, c'est-à-dire celui qui date d'avant les artifices intelligents. La première chose que nous avons découverte c'est qu'en retournant à des aliments naturels que nous appelons originels on constate qu'on est encore doués d'un instinct alimentaire qui permet de trouver exactement l'aliment qui répond au besoin du corps. Cela constitue une thérapeutique car chaque malade peut trouver l'aliment dont il a besoin et éviter un aliment qui perturberait son organisme. Lorsqu'on supprime les artifices culinaires, l'organisme réagit de manière différente en particulier sur le plan immunologique. Le corps réagit autrement face aux virus et aux microbes : il n'y a plus d'infection, plus de douleurs inflammatoires, plus d'allergies. L'organisme élimine toutes sortes de matières qui s'y sont déposées au cours de l'alimentation traditionnelle antérieure. La nourriture dénaturée par les artifices culinaires intoxique lentement le corps."La disparition de nombreux troubles constitue l'attrait principal qui rassemble autour de l'initiateur une population malade. On constate aussi que la croissance des ongles et des cheveux est stoppée naturellement à une longueur idéale. Il devient nécessaire d'organiser un circuit commercial pour satisfaire la demande car hors des produits originels contrôlés par BURGER, l'efficacité n'est pas garantie. D'où la création d'une coopérative qui s'occupe des commandes personnelles et l'ouverture d'un magasin dans le centre de Lausanne. Guy Claude BURGER : "le problème de l'approvisionnement pour pouvoir pratiquer l'instinctothérapie est un grand problème. Nous l'avons résolu, étape par étape jusqu'à la définition d'une culture bio-originelle qui évite la chimie et le métabolisme thermique, c'est-à-dire de molécules abîmées par la chaleur par certaines techniques agricoles."Nous avons visité un élevage de porcs nourris de déchets de la table communautaire, de volailles, mais pas de bovins, en alpage.Un potager grand comme un mouchoir de poche ne semble pas pouvoir nourrir plus que la famille qui l'exploite. Des questions de remembrement étaient invoquées pour justifier le fait qu'il n'y avait que peu à filmer.Si l'instinctothérapie peut avoir mis le doigt sur une découverte sérieuse aux conséquences graves, la communauté d'Eclepens aurait du mal à en tirer les enseignements scientifiques qu'elle suppose.La Suisse reste le pays de la sécurité. On ne s'y intéresse pas si peu que ce soit à une telle expérience même si des faits troublants l'étayent comme la guérison de madame Edith GENOU, elle-même médecin, atteinte d'un lupus erythémateux disséminé pour lequel la médecine traditionnelle n'offrait plus de recours. Témoignage de madame GENOU : "je pense que la recherche scientifique nous éblouit et qu'on n'a pas le courage de revenir à des principes de base très importants. Il faudrait que les médecins qui ont de très grandes connaissances scientifiques se posent un jour la question. Est-ce qu'on vit vraiment juste ? Est-ce que ce n'est pas la principale cause de nos maladies ? La nourriture c'est essentiel. Pourquoi ne pas aller plus loin ?"Faute de cet intérêt médical jamais obtenu, l'instinctothérapie est restée un fait isolé, marginal, suspect. L'inventeur de la méthode risquait de se transformer en mage, crainte qui se confirme chaque jour. Les douzaines de visiteurs qui arrivent à la ferme des Trois noyers tous les week-ends ne font que préciser cette impression. Au cours de la journée d'initiation pour laquelle il a payé 90 francs suisses, chaque convive suit 6 heures de cours et prend deux repas assistés. La plupart n'iront pas au-delà de cette épreuve. A la question Etes-vous un chercheur, un philosophe, un commerçant ? Guy Claude BURGER répond : "j'essaie de le savoir. Commerçant, ce n'est pas mon but premier, c'est une triste nécessité. La notion de l'instinct alimentaire est extrêmement simple, la notion de l'adaptation génétique de notre organisme à la nourriture d'avant l'intelligence, avant l'homo sapiens, ce sont des notions fondamentales."A partir de l'instinctothérapie, expérience qui mérite d'être approfondie, Guy Claude BURGER développe une philosophie de bas étage, sentencieuse et grandiloquente qui discrédite sa découverte. L'instinctothérapie restera-t-elle un gadget de marginaux ?

Producteur / co-producteur France Régions 3 Lyon
Générique Réalisateur : Cécile Philippe Opérateur de prise de vue : Georges Edeine Opérateur de prise de son : Sylvain Pons Participant : Guy Claude Burger
Descripteur(s) génétique, instinct

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