Le policier de poche : Jean-Pierre Melville

Dans les studios de cinéma rue Jenner de Jean-Pierre MELVILLE, Michel POLAC interviewe le cinéaste sur ses lectures. Jean-Pierre MELVILLE (coiffé d'un chapeau et portant des lunettes noires au début de l'interview). Il estime qu'en réalisant des films policiers, il fait encore du cinéma littéraire, au même titre que celui qu'il faisait il y a vingt ans avec ses adaptations littéraires, "Le silence de la mer" ou "Les enfants terribles". Il avoue avoir une grande prédilection pour la littérature policière, qu'il ne considère pas comme un genre mineur. Entre autres chefs d'oeuvres, il retient les romans mettant en scène Arsène Lupin et Sherlock Homes, les romans d'Edgar Wallace et Agatha Christie, les romans policiers américains des années 30, édités en France chez Gallimard. Il présente à Michel POLAC un choix de livres qu'il recommande : "La reine des pommes" de Chester Himes, "Main pleine" de Pierre G. Lesou, "Du rififi chez les hommes" d'Auguste Le Breton, "Quand la ville dort" de W. Richard Burnett, "Un aller simple" d'Henry Edward Helseth. Selon lui, les derniers personnages tragiques se trouvent aujourd'hui dans des histoires policières, c'est pourquoi il fait en sorte, dans ses films, d'établir une connivence entre le moteur tragique de la tragédie antique et l'histoire policière moderne.