Pour la terre ou pour la lune

A 13 jours des premiers pas sur la lune, Jacques-Ollivier CHATTARD présente une émission suivant la formule du procès-débat sur le thème de la conquête spatiale. Sous la présidence de Pierre DESGRAUPES, deux avocats du barreau de Paris et leurs témoins s'affrontent en direct à propos de la légitimité du financement de la recherche spatiale. Ils tentent de répondre à la question : faut-il fixer une limite à l'expansion de cet appétit de connaissance et de découverte qui caractérise l'homme, pour satisfaire en priorité un autre de ses besoins essentiels : celui de la justice et du bonheur sur la terre ?Des micros-trottoirs réalisés à New-York et à Paris ainsi que des images d'une répétition de marche sur la lune sur le simulateur lunaire de Houston au Texas, introduisent les débats. Au cours de l'émission des images de la NASA sur la construction d'une fusée, et des images de famine en Afrique (commentées off sur le plateau) sont diffusées.- Maître Charles LEDERMAN, (pour l'aventure lunaire et spatiale) et maître Jean GOUSTE (pour la priorité à la planète terre) plaident chacun la cause qu'ils ont choisie. Pour faire partager aux téléspectateurs leurs convictions, ils citent leurs témoins qui sont ensuite contre interrogés par l'avocat de la partie adversaire.- Jean-Michel DARROIS, étudiant de 22 ans en Sciences Politiques, se prononce contre la conquête spatiale : "La conquête de la lune est une mystification dangereuse".- Bernard D'ESPAGNAT, professeur de Physique Théorique à Orsay, 47 ans, considère que la "la Recherche spatiale n'apporte pas énormément à nos connaissances fondamentales".- Bernard CLAVEL, romancier, estime qu'il serait préférable d'améliorer les conditions de vie des paysans, et que les engins spatiaux risquent d'être utilisés comme armes.- Jean HOSSENLOPP, économiste, notamment à l'ancien ministère de la Coopération, service de l'Afrique, au service de l'abbé Pierre pour certaines activités extra professionnelles. Il évoque les problèmes de surpopulation et de malnutrition et pense que les crédits de la recherche spatiale devraient être utilisés pour aider l'ensemble du tiers monde.- Raymond LATARJET, médecin, physicien, directeur de l'Institut du Radium, 57 ans, souligne que la conquête de l'espace pose des questions philosophiques.- Jacques HIEBLOT, directeur d'un laboratoire de Recherches Ionosphériques, 39 ans, insiste sur le caractère pacifique de l'entreprise.- Monette DEVAUX, étudiante en sciences à la faculté de Clermont-Ferrand, 23 ans, - René BARJAVEL, écrivain de science fiction, estime que la conquête de l'espace fait partie de l'évolution de l'homme. Il explique qu'il existe une "fraternité mondiale des savants", "société secrète pour la paix et pour les hommes".- Robert AUBINIERE, directeur Centre National d'Etudes Spatiales, 56 ans, rappelle que le budget de la recherche spatiale en France est marginal.