Zaïre : La décomposition

Le point sur la situation politique au Zaïre, alors que le président Sese Seko MOBUTU vient de nommer un nouveau premier ministre, Bernardin MUNGUL DIAKA et qu' un gouvernement parallèle d'opposition mené par l'ex-Premier ministre, Etienne TSHISEKEDI, vient d'être constitué. Le reportage se compose de l'interview du Maréchal-Président MOBUTU, en alternance avec les images factuelles des récents événements politiques et les interviews d'Etienne TSHISEKEDI et d'un de ses partisans, le Père PAUL. A bord de son yacht, le Kamanyola où il réside actuellement, le maréchal-président MOBUTU, entourée de sa garde et en compagnie de sa femme minimise la portée des récentes initiaves de son opposition : "Nous n'avons pas deux gouvernements, TSHISEKEDI est un citoyen comme n'importe quel autre citoyen, il doit se soumettre aux lois ", s'en prend aux gouvernements étrangers coupables à ses yeux de vouloir "nuire à un chef d'état africain". Images de zaïrois l'acclamant sur les berges du fleuve Zaïre et de pêcheurs l'approchant pour lui vendre du poisson. Divers plans du Président MOBUTU, coiffé de sa toque de léopard et accompagné de son épouse, à la cérémonie de prestation du nouveau gouvernement, mené par Bernardin MUNGUL DIAKA. Puis images d'une réunion de l'opposition à l'occasion de laquelle un zaïrois s'adresse devant la foule à Etienne TSHISEKEDI, président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Interviewé, l'opposant émet de vives critiques à l'encontre du Président : "Personne ne veut plus de Mobutu (...) qui 26 ans durant n'a vécu que de coups d'état"; Les images de l'aéroport, des étrangers évacués, de Kinshasa livré aux militaires, d'habitants pratiquant le marché noir, contrastent avec les propos du président MOBUTU qui refuse de parler de sa fortune : " Ce que je possède, c'est pour mon peuple, j'ai investi dans mon pays". Interview du Père PAUL, de nationalité belge, officaint depuis 30 ans au Zaïre dans un quartier pauvre de Kinshasa. Bien que partisan de TSHISEKEDI , il croit en un progrès de la démocratie mais reste prudent, conscient que celle-ci ne se fera que par étapes.