Argentine

Tourné en Argentine, ce reportage rend compte des activités de la "Commission nationale sur la disparition des personnes" (CONADEP), créé le 15 décembre 1983, par le gouvernement démocratique de Raul ALFONSIN, en vue d'enquêter sur le sort des victimes de disparitions forcées et d'autres violations des droits de l'homme, perpétrées durant la dictature militaire de 1976 à 1983. Avant de rétablir une administration civile, les dirigeants militaires se sont eux-mêmes octroyés l'immunité de poursuites. Dès son entrée en fonction, Raul ALFONSIN abroge immédiatement l'amnistie auto-déclarée par les forces armées avant qu'elles ne perdent le pouvoir et demande la poursuite de neufs dirigeants de la junte militaire. Malgré le retour à la démocratie, le reportage montre que les Argentins ont encore peur de parler. La commission reçoit individuellement les personnes souhaitant témoigner, ou réceptionne leur courrier. Dans l'anonymat, ces personnes racontent les tortures, les enlèvements, les assassinats de l'Argentine militaire. - Graciella EZEIDE, membre de la commission, explique la peur voire la terreur ressentie par les Argentins. Certains de ces membres continuent de recevoir des menaces de mort, mais cela ne les empêche pas de recueillir des informations y compris dans les prisons.- Un ancien membre d'un groupe para-militaire, qui a participé à la répression, actuellement en prison, a demandé à être entendu par la commission. Le Dr Raoul ARAGON, secrétaire général de la commission, et une sténotypiste l'ont rencontré dans sa prison. A l'issue de la visite, le Dr Raoul ARAGON rend compte de la confession de cet ancien bourreau.- Le lendemain de cette visite, Raoul ARAGON présente son rapport à la commission, composée de dix personnes, appelées en Argentine "les sages". Avocats, journalistes, hommes de science, ils ont été choisis par le nouveau président argentin Raul ALFONSIN. Ils ont à leur tête Ernesto SABATO, écrivain et défenseur des Droits de l'Homme.Ernesto SABATO affirme que la tâche de la commission est très difficile. Les horreurs décrites sont telles que les premières dactylos ont démissionné. Il parle de tragédie vécue par son pays.