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Discours de Philippe Henriot après les bombardements de Paris et de Rouen

Discours de Philippe Henriot après les bombardements de Paris et de Rouen

Journal France Actualités - 21.04.1944 - 03:36 - vidéo

EDITION SPECIALE: Bombardement de la région parisienne et de Rouen (Commentaire de Philippe HENRIOT) - Un foyer d'incendie de nuit dans les ruines. Sauveteurs et sinistrés s'affairent dans les ruines. Présence d'un camion du COSI. L'Hôtel de ville de Rouen après le bombardement. Les pompiers éteignent un incendie avec leurs lances. On évacue les blessés. Un train du SIPEG est en gare. Les membres de la Croix Rouge dans les ruines de Rouen. Une femme pleure, affalée sur un cercueil. La foule bénit des cercueils alignés. - Sur ces images, discours de Philippe Henriot: "...Dans la nuit, dans la lumière grise d'une aube de désespoir, dans le plein jour qui rend plus bouleversant encore un spectacle d'horreur, le bombardement continue, malgré le départ des monstrueux oiseaux de mort. Il continuera peut-être ainsi pendant des heures et peut-être des jours. Il dressera son barrage invisible sur toutes les routes du courage et de la charité, qu'aucun être ne doit rester vivant, qu'aucune maison ne doit rester debout. Toute cette banlieue parisienne, où le printemps éclatait et qui dans la floraison de ses arbres fruitiers, était, ces jours-ci, comme un bouquet de blancheur et d'espoir, est maintenent saccagée sauvagement. Des pavillons, des maisonnettes, des logis modestes et des jardinets, amoureusement entretenus, viennent d'apprendre ce qu'il en coûte d'être classé objectif militaire par Monsieur Churchill. A la même heure,Rouen recevait la visite des escadrilles libératrices. Et l'une des plus belles villes de France connaissait le sort de tant de villes d'art d'Italie et d'Allemagne. L'incomparable Palais de justice, la prodigieuse cathédrale, le musée, le théâtre, la préfecture, les vieux quartiers si pittoresques et si chargés d'histoire, tout cela est désormais mutilé, effondré, transformé en brasier, tandis que continuent de retentir partout les explosions des bombes à retardement... Comment saluer comme il faut, le dévouement de ceux qui, dans des conditions aussi dramatiques, s'obstinent à assurer magnifiquement le sauvetage des survivants? Parmi ces sauveteurs, comment oublier les cheminots qui, depuis tant de mois, d'ailleurs, font quotidiennement preuve du plus émouvant héro.sme. Quel plus bel hommage pourrait-on leur rendre que celui-ci: ce matin à 5 heures, le train du SIPEG quittait Paris. Et malgré les gares incendiées, malgré les destructions de toutes sortes, il entrait à midi en gare de Rouen. Et ce n'est pas diminuer le courage de tous ceux qui ont assuré ce voyage afin d'aider au maximum à secourir tant de détresses que de dire que ce n'était peut-être pas la peine d'incendier une cité dont la noble architecture était une des merveilles de notre pays, de mutiler une cathédrale de France et avec elle mille joyaux d'art irremplaçables, de faire périr par centaines des innocents, pour ne pas même réussir à empêcher l'arrivée d'un train, alors que le but avoué de cette agression insensée était précisément de couper les voies ferrées. M'adressant......vainqueurs.

Producteur / co-producteur France Actualité
Descripteur(s) bénédiction, bombardement, camion, cercueil, décombres, France, mairie, obsèques, Paris, pompier, sauveteur, Seconde Guerre mondiale, sinistré, train
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