Aller au contenu principal
Turquie : l'armée des coups d'état

Turquie : l'armée des coups d'état

Il y a cinq ans, le 15 juillet 2016, une faction de l’armée turque tentait de prendre le pouvoir. Le Président Erdogan en appelait au soutien du peuple, et sortait renforcé de ce putsch manqué, qui s'inscrit dans une longue histoire d’ingérences militaires dans la sphère politique.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 19.07.2016 - Mis à jour le 15.07.2021
Turquie : échec d'un coup d'état - 2016 - 03:37 - vidéo
 
Dans la soirée du 15 juillet 2016, une faction de l’armée turque tentait de prendre le pouvoir à Ankara et Istanbul. Le Président Erdogan en appelait au soutien du peuple. Si le putsch était vite avorté, il s’inscrivait cependant dans une longue histoire d’ingérences militaires dans la sphère politique.

La tentative de putsch du 15 juillet 2016 mettait en lumière les tensions qui existent en Turquie entre l’institution militaire, gardienne traditionnelle de la Constitution et du modèle laïc d’Atatürk, et la société civile. Le parti AKP, au pouvoir depuis 2002, se veut en effet le représentant d'une population majoritairement sensible aux valeurs islamiques et traditionnelles. Surtout, le putsch s’inscrit dans la lignée d’un interventionnisme militaire qui s’est déjà traduit par plusieurs coups d’état et pressions politiques de l’armée ces dernières décennies. 

Le coup d'état de 1960

Le 27 mai 1960, un coup d’état a lieu. L’armée renverse le gouvernement d’Adnan Menderes, au pouvoir depuis 1950 et en butte à de fortes contestations populaires. Les militaires justifient leur action en affirmant vouloir rétablir les valeurs essentielles de la Constitution kémaliste mises à mal selon eux par Adnan Menderes. En 1961, ce dernier sera jugé et condamné à mort.

La crise de 1971

Le 12 mars 1971, l’armée pousse à la démission le premier ministre Süleyman Demirel. Elle se veut encore une fois juge du bon fonctionnement de la Turquie kémaliste et décide donc d’écarter un gouvernement qu’elle critique pour « corruption et mollesse devant les factions extrémistes ».

Le coup d'état de 1980

Le 12 septembre 1980, un nouveau coup d’état intervient, dans un contexte économique et politique chaotique. Le pays, touché par plusieurs crises graves (problème kurde, tensions religieuses et géopolitiques avec l’Iran, crise économique) est en effet à bout.

Mais c’est surtout la situation économique catastrophique du pays qui va dans un premier temps justifier l’intervention de l’armée.

Nouvelles pressions de l'armée, en 1997

En juin 1997, après 11 mois au gouvernement, le premier ministre Necmettin Erbakan est poussé à la démission après des pressions de la part de l’armée.

C’est à cette époque l’émergence de l’islamisme politique, dont Necmettin Erbakan est alors le chef de file. L’armée, fidèle au laïcisme constitutionnel, et appuyée par les médias et le milieu économique, s’oppose à sa politique.


S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.