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Portrait en archives de Simone Veil, une humaniste engagée

Portrait en archives de Simone Veil, une humaniste engagée

Simone Veil aura marqué la vie politique du XXe siècle. Militante des droits de l'Homme, ministre de la santé, européenne convaincue, celle qui affronta les députés en 1974 pour le vote de la loi sur l'IVG faisait son entrée à l'Académie française en 2010. Portrait d'une femme à l'esprit libre et combattant, devenue immortelle.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 17.03.2010 - Mis à jour le 13.03.2024

Simone Veil : d’Auschwitz à l'Académie française

Simone Veil, née Jacob, voit le jour le 13 juillet 1927 à Nice. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle est arrêtée, menée à Drancy avec sa famille, avant d'être déportée le 15 avril 1944 à Auschwitz-Birkenau, un des camps d'extermination nazis. Elle raconte les faits.

L'arrestation et l'envoi de sa famille dans les camps nazis, 1997

En juillet 1944, avec sa mère et sa sœur, elle est transférée à Bobrek, à cinq kilomètres de Birkenau. Peu avant la libération du camp d'Auschwitz le 27 janvier 1945, les Allemands emmènent leurs prisonniers dans "la marche de la mort" jusqu'au camp de Bergen-Belsen à 70 km de là. Elle travaille à la cuisine. Sa mère y meurt du typhus le 13 mars 1945. Sa sœur Madeleine sera sauvée de justesse grâce à l'arrivée des Alliés.

La déchéance dans les camps de déportation, 1979

Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945. Simone, Madeleine et son autre sœur Denise (engagée dans la Résistance) sont les seules survivantes de la famille, puisque leur père, leur mère et leur frère ne sont pas revenus des camps.

A propos de la déportation de sa famille, 1976

Rescapée de la Shoah, elle s'inscrit, en 1945, à la faculté de droit et à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle rencontre son futur mari Antoine Veil (1926-2013), inspecteur des finances qu'elle épouse le 26 octobre 1946.

Munie de sa licence de droit et de son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, elle renonce à la carrière d'avocate et passe avec succès, en 1956, le concours de la magistrature. Elle y entre comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la Santé, en mai 1974 sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.

Sa prise de fonction de Ministre de la santé, 29 mai 197

À ce poste, elle fait notamment voter la loi Veil, promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). En 1992, elle revient sur le contexte autour du vote de cette loi. Du sexisme outrancier de la plupart des hommes au soutien presque inconditionnel de toutes des femmes qui se reconnaissaient dans ce combat.

De 1979 à 1982, elle est la première femme présidente du Parlement européen, élue au suffrage universel. Elle est ensuite ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.

Discours au parlement européen, 18 juillet 1979

Simone Veil entre à l'Académie Française avec son matricule d'Auschwitz, pour ne pas oublier.

 "C'est pas seulement des questions de langue mais c'est aussi une véritable philosophie et une volonté de mettre en valeur certaines valeurs françaises..."

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