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Le Groenland de Paul-Emile Victor

Le Groenland de Paul-Emile Victor

Paul-Emile Victor s’embarque en 1934, à 27 ans, pour sa première expédition arctique. Récit de ces années de jeunesse pleines d'aventure à l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue le 7 mars 1995.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 01.03.2018 - Mis à jour le 05.03.2020
 
Nous sommes en 1934. Paul-Emile Victor s’embarque pour sa première expédition arctique. Passionné par le Groenland, il y retourne deux ans plus tard, et rencontre Doumidia, une jeune Inuit avec qui il entame une relation. Récit de ces années de jeunesse pleines d'aventure à l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue le 7 mars 1995.

Paul-Emile Victor a 27 ans lorsqu’il s’embarque pour sa première expédition arctique. Nous sommes en 1934, et le jeune diplômé de l’Institut d’ethnographie – en plus de ses expériences de pilote et de marin – vient de faire la rencontre du célèbre explorateur polaire Jean-Baptiste Charcot. Alors que ses rêves d’aventure sont surtout nourris par l’exotisme des îles polynésiennes, c’est désormais les glaces de l’Arctique que le jeune Paul-Emile rêve de découvrir. Il s’embarque en août 1934 sur le bateau de Jean-Baptiste Charcot, le « Pourquoi-pas ? », et atteint l’Est du Groenland. Pour sa première expédition, il est accompagné de trois amis, dont le cinéaste Fred Matter-Steveniers. Leur but ? Etudier les Ammassalimiut (Inuits) de la côte et apprendre leur langue.

En 1934, une rencontre du 3e type

Lors de premier voyage, Paul-Emile Victor et ses compagnons sont équipés de différents matériels technologiques, comme un appareil de radiologie, une caméra, un appareil photo. En raison des contacts antérieurs avec les Occidentaux, certains appareils ne sont pas nouveaux pour les Inuits. Mais l’appareil de radiologie provoque chez eux une véritable stupéfaction. La découverte de la musique sur gramophone est aussi une grande découverte pour les Inuits. S’ils n’aiment pas le jazz, ils apprécient énormément la musique classique

Doumidia, un premier amour Inuit

En 1936, il repart en expédition au Groenland, et se lance avec succès dans un pari : relier l’île d’ouest en est en traîneaux à chiens, avec quelques compagnons. A son arrivée sur la côte est, il décide de rester seul dans une communauté Inuit, à Kangerlussuatsiaq. C’est au cours de cette aventure hors norme qu’il entretient une liaison avec Doumidia, une jeune Inuit de dix ans sa cadette. Il vit « comme un eskimo parmi les eskimos », en étant parfaitement intégré à leur communauté. La mère de Doumidia le considère comme son fils adoptif. C’est une « expérience qui le marque profondément » et lui apporte une « philosophie de la vie » grâce à laquelle il prend conscience de ce que l’environnement humain qui l’entoure est bien plus important que les contingences matérielles. Dans cette interview donnée en 1986, il évoque sa relation avec Doumidia et leurs conditions de vie au sein de la communauté

La beauté originale de Doumidia

Une telle aventure sentimentale étant exceptionnelle, on peut se demander quelle a été la réaction des membres de la communauté Inuit, et notamment des hommes. Ont-ils été jaloux ? En fait, explique Paul-Emile Victor, son amoureuse Doumidia est très jolie selon les critères occidentaux, mais plutôt laide selon le point de vue esthétique des Eskimos, qui préfèrent « la petite taille, le visage rond, le nez aplati et les jambes un peu courbes ». Une relation qui fait donc le bonheur de tout le monde. Avec humour, Paul-Emile Victor raconte dans cette interview chez Bernard Pivot qu’après son départ, Doumidia entame une relation avec un autre Européen, l’un de ses amis…

A quoi sert un « anorak » au Groenland ?

Cette expérience chez les Inuit lui permet d’observer, d’apprendre leurs coutumes. Il remarque ainsi l’incroyable importance de la fourrure qui borde l’anorak, ce vêtement aujourd’hui porté sur toute la planète, mais originaire du peuple Inuit, chez lequel il signifie « vent » (chez les autres peuples eskimos, au Canada ou en Alaska, on parle plutôt de « parka »). C’est en effet en protégeant son visage des morsures terribles du vent polaire que cet accessoire prend toute son importance. Pour appuyer son propos, Paul-Emile Victor compare les expériences de deux explorateurs célèbres, l’un équipé d’anoraks avec fourrure, l’autre sans...

La chasse au corps à corps avec un ours

S’il est une technique inuit particulièrement impressionnante, c’est celle de la chasse à l’ours, qu’un certain Maratsi pratiquait. Cette technique nécessite d’aller au corps à corps avec l’ours, de façon à neutraliser sa patte gauche et sa gueule. Témoignage de Paul-Emile Victor, en 1988, sur le plateau d’Apostrophes…


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