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FLNC : le choix des armes

FLNC : le choix des armes

Gérald Darmanin était en Corse mercredi 16 mars pour tenter de ramener le calme sur l'île en offrant la perspective d'une «autonomie». Peu avant son arrivée, le groupe clandestin Front de libération national de la Corse (FLNC), qui avait officiellement déposé les armes en 2014, a menacé dans un communiqué de reprendre la lutte armée. Retour sur l'histoire violente de ce mouvement indépendantiste corse.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.04.2016 - Mis à jour le 17.03.2022
Naissance du FLNC - 1976 - 01:00 - vidéo
 

Le FLNC (Front de libération nationale corse) est né en 1976. Dans la nuit du 4 au 5 mai, un attentat endommage la porte du Palais de justice de Marseille et, surtout, 16 attentats surviennent dans l’île, comme l'illustre l'archive placée en tête d'article. Par cette action terroriste naît le mouvement nationaliste radical et clandestin le plus actif de l’île de Beauté. Une nouvelle série de plastiquages intervient quelques jours après, le 20 mai.

Le FLNC est l’héritier de l’ARC (Action régionaliste corse). Le 21 août 1975, à Aléria, une cinquantaine de militants menés par le docteur Simeoni se retranchent avec des armes. Dans l’attaque menée par les forces de l’ordre, deux gendarmes trouvent la mort. L’ARC est dissoute. Mais la lutte armée va continuer.

Le 17 avril 1981, alors que Valéry Giscard d’Estaing arrive en Corse, une bombe éclate à l’aéroport d’Ajaccio. Dans son discours, le Président met en garde l’île devant les risques de violence. Il rappelle la détermination de la République à maintenir l’ordre et la justice.

Un mois après, François Mitterrand et la gauche remportent l’élection présidentielle. Le FLNC annonce vouloir étendre le cessez-le-feu décidé pendant les élections pour voir comment la situation évolue et jauger le nouveau pouvoir. Gaston Defferre, ministre de l’Intérieur, accepte le dialogue.

Le 6 juillet 1981, Soir 3 recueille le témoignage exceptionnel de militants du FLNC qui revendiquent comme préalable à toute discussion le principe du peuple corse à disposer de lui-même.

Une rétrospective en 1983 sur l’histoire du FLNC par le journal de 20h sur Antenne 2 (diffusion le 5 janvier 1983).

Le 13 septembre 1983, Pierre Jean Massimi, secrétaire général de Haute-Corse, est assassiné à côté de chez lui.

L’attentat est revendiqué le 21 septembre 1983. Le FLNC paraît encore plus se radicaliser. La population corse manifeste contre la violence sur l’île. En réponse, le commissaire Robert Broussard est nommé Préfet.

Les années 1990 voient le mouvement se déchirer en deux : le FLNC Canal historique coexiste avec le FNLC Canal habituel. Entre 1994 et 1996, la lutte entre les deux factions s’intensifie.

Le 12 janvier 1996, une conférence de presse clandestine du FLNC Canal historique à Tralonca rassemble près de 600 militants, quelques heures avant la visite du ministre de l’Intérieur Jean Louis Debré. C’est l’une des principales démonstrations de force dans l’histoire du mouvement, qui annonce une trêve de 3 mois. Le ministre entrevoit la possibilité d’un renouveau du dialogue.

Le 2 février, ses espoirs sont vite déçus. Une nouvelle « nuit bleue » frappe l’île. 56 attentats sont recensés. Le FLNC Canal Habituel dépose les armes, le FLNC Canal Historique la continue.

En 2000, Jean-Michel Rossi, l’un des fondateurs du mouvement, meurt assassiné avec l’un de ses gardes du corps, Jean-Claude Fratacci. Il avait pris ses distances avec le mouvement nationaliste et révélait dans le livre Pour solde de tout compte certaines pratiques et vérités de ses anciens compagnons.

Le 13 décembre 2002, le FLNC annonce une nouvelle trêve à la veille de la visite du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.

En décembre 2012, une nouvelle « Nuit bleue » frappe l’île. De nombreuses villas sont plastiquées.

Le 26 juin 2014, le FLNC annonce la fin de ses 38 ans de lutte armée.

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