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Le malaise des maires, des alertes répétées

Le malaise des maires, des alertes répétées

Le 105e congrès des maires a lieu du 21 au 23 novembre. Aujourd'hui, ces élus dénoncent la hausse des agressions mais leur blues ne date pas d'hier : retour en archives sur une fonction difficile et pourtant très appréciée des Français.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.09.2015 - Mis à jour le 20.11.2023
 

L'ACTU.

Être maire : une fonction de plus en plus complexe en France. C'est ce que révèle mi-novembre une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) auprès de 5980 maires. Alors que s'ouvre le 105e congrès des maires à Paris dont le thème est « Communes attaquées, République menacée », 69 % des maires interrogés dans cette étude disent avoir déjà été victimes d’incivilités. Une augmentation de 16 points par rapport à 2020. Ils sont également 39 % à déclarer avoir subi des injures et insultes.

Par ailleurs, les auteurs rappellent qu'environ 450 maires démissionnent chaque année contre 350 pendant la précédente mandature. En cause, selon les maires sondés : une trop forte exigence des citoyens, des relations complexes avec les services de l'État, une difficulté à concilier vie personnelle, professionnelle et mandat ou encore un sentiment d'insécurité. Le manque de moyens pour la commune ou pour se rémunérer est aussi mentionné.

LES ARCHIVES.

« Des moyens pour les communes, des moyens pour les communes ! » 1996, à Cergy : les élus de gauche manifestaient pour dénoncer le désengagement de l'État et le surendettement chronique des municipalités. Dans cette archive en tête d'article, des dizaines d'élus et leurs écharpes tricolores tentaient d'alerter sur l'étranglement de leurs communes. « C'est l'étranglement, c'est l’asphyxie, les collectivités, toutes sensibilités confondues, on ne peut plus continuer comme ça. (...) C'est inadmissible », disait l'un d'entre eux.

2011 : les maires n'avaient toujours pas le moral, en témoignait l'archive ci-dessous, un reportage sur le découragement des maires du sud de l'Alsace face au désengagement de l’État.

Pour faire réagir face à la situation, certains maires ont pu choisir des méthodes plus radicales. En 2012, Stéphane Gatignon, le maire écologiste de Sevran en Seine-Saint-Denis dénonçait la situation selon lui gravissime des villes pauvres. Désespéré, son ultime recours fut la grève de la faim devant le Palais Bourbon. Après six jours de grève de la faim, il obtint gain de cause avec cinq millions d'euros d'aides. « J'ai été entendu, mais à quel prix ! », disait-il.

Un désespoir chronique

Certains jetaient même l'éponge. En 2014, face au marasme général, le maire du village de Montmachoux en Seine-et-Marne, 200 habitants, épuisé décide de ne pas se présenter aux prochaines élections municipales. Dans le reportage ci-dessous, il se disait « exténué par sa tâche, débordé administrativement et techniquement par le manque de moyens ».

Des communes surendettées

Face à la baisse des dotations, la seule solution pour de nombreuses municipalités a été d'avoir recours aux emprunts. Sauf, qu'après la crise de 2008, les taux d'intérêts explosèrent et les communes se retrouvèrent surendettées et prisonnières d'emprunts toxiques à taux très variables. L'archive ci-dessous proposait un reportage à Angoulême. Le maire, dans l'incapacité de renégocier son emprunt, attaquait la banque Dexia en justice.

Certains élus refusèrent même de payer. Comme en 2012, dans l'archive ci-dessous. Asnières-sur-Seine refusait de payer le surcoût de l'envolée des taux d'intérêt des prêts toxiques versés à Dexia. Une stratégie au risque financier énorme. « Ce n'est pas acceptable que Dexia, dans la situation actuelle continue à ponctionner encore plus l'argent des Asniérois ».

« Nos finances sont au plus mal ». Quelques années plus tard, au Congrès des maires de 2014, les élus furieux manifestaient pour s'opposer à « une diminution sans précédent des dotations de l'État », comme le montrait l'archive ci-dessous.​

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