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1979 : Margaret Thatcher devient Première ministre

1979 : Margaret Thatcher devient Première ministre

Liz Truss a été choisie par le parti conservateur lundi 5 septembre pour succéder à Boris Johnson au 10, Downing Street. Agée de 47 ans, issue d'une famille très à gauche, c'est d'abord sous l'étiquette des libéraux qu'elle s'engage en politique, avant d'être élue députée conservatrice en 2010, et de rejoindre le gouvernement de Boris Johnson en 2019. Nouvelle cheffe du parti conservateur, Liz Truss devient la troisième femme après Theresa May et Margaret Thatcher, en qui elle voue une véritable admiration, à occuper le poste de Premier ministre du Royaume-Uni. Rencontre en 1979 avec celle qui divisait (déjà) profondément les Britanniques.

Par Cyrille Beyer - Publié le 02.05.2018 - Mis à jour le 05.09.2022
Grande-Bretagne : les 8 jours de Maggy - 1979 - 10:22 - vidéo
 

Le 3 mai 1979, le parti conservateur remporte les élections législatives. Le 4 mai, Margaret Thatcher, responsable du parti depuis 1975, devient la première femme à occuper le poste de Premier ministre du Royaume-Uni. A cette époque, elle est déjà connue comme la « Dame de Fer », un surnom donné par le journal soviétique L'étoile rouge, et popularisé par Radio Moscou, pour avoir donné en 1976 un discours au cours duquel elle critique l'Union soviétique comme « aspirant à la domination du monde ».

Le commentaire du reportage de « L'événement » pour TF1 (placé en tête d'article) qui couvre son élection résume le clivage de la société britannique à son égard : « Margaret Thatcher Premier ministre entre dans l'Histoire, explique le journaliste André Célarié. Le monde entier découvre soudain cette femme d'action. C'est un personnage autoritaire et impulsif. Elle ne brille pas par l'originalité de sa pensée politique et n'a pas le sens de l'humour, disent les uns. C'est un leader politique remarquable, elle sait convaincre, son esprit est clair et vif, disent les autres... »

Mais qui est cette femme que les Français découvrent alors à la télévision, à la tête d'un pays qui est alors « l'homme malade de l'Europe », nostalgique de son passé impérial ?

Margaret Thatcher, pour se présenter aux téléspectateurs français de l'émission, met en avant ses origines modestes : « Une éducation dans une école publique où je n'ai bénéficié d'aucun privilège, si ce n'est peut-être celui qui compte le plus, un environnement familial solide avec des parents qui s'intéressent à leurs enfants, et qui veulent aller de l'avant ». C'est ainsi qu'elle choisit de résumer la politique des conservateurs, à travers le prisme de l'éducation : « chacun doit avoir la possibilité de donner à ses enfants une meilleure chance que celle qui lui a été offerte ».

« La Grande-Bretagne a toujours été puissante sous le règne d'une femme »

Margaret Thatcher se présente ensuite en tant que femme politique, épouse et mère : « Je suis comme n'importe quelle autre femme qui travaille, qui assume deux responsabilités à plein temps, [...] et parce j'aime la politique, parce que ma famille souhaite que je continue dans cette voie, nous réunissons nos efforts et c'est vraiment merveilleux, [...] je crois que c'est une caractéristique des femmes, elles savent être à la hauteur de leurs tâches ».

En matière de politique intérieure, se lisent dès les premiers jours sa volonté de rompre le front syndical. Sa politique vis-à-vis des grévistes et des mouvements sociaux sera en effet, pendant toute la durée de ses trois mandats à la tête du Royaume-Uni (1979-1990), marquée par une grande fermeté.

Enfin, qu'en disent les sujets de Sa Gracieuse Majesté, interrogés dans la rue juste après son élection ? Des avis divergents, que les citoyens interviewés soient de droite ou de gauche. Philosophe, un Britannique résume : « La Grande Bretagne a toujours été puissante sous le règne d'une femme. Elizabeth 1ère, la reine Victoria. Ce sont deux exemples ».

Pour une partie des Britanniques, Margaret Thatcher aura en effet incarné le retour de la Grande Bretagne sur la scène internationale, la fermeté vis-à-vis du monde communiste, l'alliance avec les Etats-Unis et le libéralisme de Ronald Reagan. Mais d'autres, nombreux, lui reprocheront sa dureté sociale, son conservatisme sociétal, sa défiance vis-à-vis de l'Europe. Un bilan mitigé qui inaugurera une nouvelle phase dans l'histoire de la Grande-Bretagne.

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